« Il est temps de reconnaître plus complètement le droit à la réparation. » Dans une vidéo, Steve Wozniak s’affiche à contre-courant du discours d’Apple, l’entreprise qu’il a cofondée avec Steve Jobs, en appuyant avec passion le mouvement en faveur du droit à la réparation.
Une loi qui garantit à la population l’accès à l’information et aux pièces pour réparer les appareils électroniques : voilà ce que souhaite accomplir le mouvement pour le droit à la réparation.
Steve Wozniak s’est exprimé avec enthousiasme sur la question dans une vidéo diffusée sur Cameo, un site qui permet de payer des célébrités pour livrer un court message, en réponse à la demande du militant et youtubeur Louis Rossmann.
Les entreprises s'opposent [au droit de réparer] parce que ça leur donne le pouvoir et le contrôle sur tout.
Le cofondateur d’Apple croit fermement qu’il n’aurait pas pu lancer l’entreprise sans l’accessibilité à l’électronique des appareils qui l’entouraient quand il était plus jeune.
Je n'avais aucune restriction qui m'empêchait de construire un ordinateur et de montrer au monde que l'avenir des ordinateurs personnels allait passer par un clavier branché à un téléviseur
, a-t-il martelé.
Tout cela est venu du fait que j'étais capable de réparer les choses, de les modifier et de les exploiter moi-même
, a-t-il ajouté.
D’autres bienfaits
Steve Wozniak, qui a quitté l’entreprise dans les années 80, attribue le succès de l’ordinateur Apple II à l’accessibilité de son boîtier, et au fait qu’il était livré avec des schémas et dessins pour le modifier selon les besoins. Selon lui, cet ordinateur a été la seule source de profits de l’entreprise à la pomme lors de sa première décennie d’activité.
L’informaticien, aujourd’hui âgé de 70 ans, ajoute que les entreprises auraient tout intérêt à offrir cette option, qui peut rapporter des bénéfices importants.
Il souligne également la fierté personnelle qu’engendre la réussite d’une réparation à la maison.
Vous pouvez réparer beaucoup de choses à faible coût, mais il est encore plus précieux de savoir que vous l'avez fait vous-même.
Au passage, il plaide en faveur des ateliers qui forment les jeunes à la programmation, une motivation pour les esprits créatifs comme le sien
, selon lui.
Où en est le droit à la réparation?
Des pas ont déjà été franchis pour le droit à la réparabilité dans le monde. Au Royaume-Uni, des pièces de rechange doivent être fournies pour les électroménagers et les téléviseurs.
Les États-Unis tendent aussi à faire reconnaître ce droit alors que 27 États ont délibéré sur une législation en lien avec la réparabilité, selon la coalition de groupes de recherche d’intérêt public U.S. PIRG.
De son côté, Apple fait piètre figure à cet égard, accusée qu'elle est de programmer l’obsolescence de ses appareils tout en restreignant leur réparation à ses propres techniciens et techniciennes, sans quoi la garantie ne tient plus. Le géant de la technologie refuse de fournir des pièces de rechange et des informations sur les façons de restaurer l’iPad et l’iPhone, par exemple.
Au Québec, un professeur en droit de l’Université de Sherbrooke a encouragé ses étudiants et étudiantes à déposer un projet de loi à l’Assemblée nationale pour contrer l'obsolescence programmée. La proposition a toutefois été rejetée par le gouvernement en 2019.
Steve Wozniak, grand allié du mouvement pour le droit à la réparation - Radio-Canada.ca
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