Fin de partie pour Boeing ? Dans la course à l’espace que mènent les industriels, l’Américain accuse en tout cas un sérieux retard qui n’est pas près de se résorber. Le deuxième vol test, sans équipage, de sa capsule spatiale Starliner était prévu en mars 2021, puis en avril, puis en juillet, puis début août, et n’a finalement jamais eu lieu.
Vendredi 13 août au soir, en dernier ressort, Boeing a décidé de détacher la capsule de la fusée Atlas V qui devait l’emmener dans l’espace pour un retour à l’usine. Compte tenu du calendrier des lancements pour cet automne à Cap Canaveral, une réinstallation de Starliner sur le pas de tir avant la fin de l’année semble compromise. Ce qui éloigne d’au moins six mois un éventuel premier vol habité, initialement prévu pour début 2022.
Un projet sélectionné en 2014 et aucun succès
Boeing avait été choisie dès 2014 par la Nasa pour développer de futurs taxis pour la station spatiale internationale (ISS), en même temps que son concurrent SpaceX. Il s’agissait d’assurer l’envoi des astronautes américains, en remplacement de la navette, arrêtée en 2011. Le contrat avec Boeing, industriel déjà largement impliqué dans le programme spatial américain, se portait à 4,2 milliards de dollars. SpaceX, nouveau venu à l’époque, n’avait décroché que 2,6 milliards de dollars.
Pourtant, près de dix ans plus tard, seul le vaisseau de SpaceX vole. Depuis mai 2020, l’entreprise d’Elon Musk a déjà assuré trois rotations habitées avec l’ISS, emmenant dix astronautes, dont le Français Thomas Pesquet. Le Starliner de Boeing, lui, n’a pas encore réussi un vol de démonstration non habité. Le premier, et à ce jour unique, envoi de la capsule spatiale remonte à décembre 2019 et s’est soldé par un échec.
Une trentaine de minutes après l’envol, le vaisseau s’était placé sur une mauvaise orbite, manquant son rendez-vous avec l’ISS. Plus grave, un bug critique dans le programme informatique avait dû être corrigé en urgence par les équipes au sol… elles-mêmes affectées par un problème de liaison avec les commandes du véhicule !
Ce bug aurait pu provoquer la collision entre la capsule, où devra se trouver l’équipage à terme, et le module de service, partie qui contient divers équipements électriques. Cette partie est normalement détachée puis brûlée dans l’atmosphère tandis que l’équipage retombe sur Terre.
Un problème de valves non résolu
En clair, une catastrophe spatiale évitée de justesse qui avait conduit Boeing et la Nasa à un deuxième test non habité. Las, ce deuxième essai de Starliner n’a même pas pu quitter le pas de tir. C’est cette fois-ci les propulseurs en charge des manœuvres d’orbitage et d’urgences qui connaissent un dysfonctionnement.
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Plus précisément, les valves chargées de s’ouvrir pour alimenter ces propulseurs restent obstinément en position fermée. Plusieurs interventions début août ont finalement réussi à décoincer la majorité des valves, mais quatre restent bloquées. Sans que ni Boeing ni la Nasa ne soient capables d’identifier la cause du problème.
Le Starliner de Boeing retourne à l’usine au lieu de décoller pour l’espace - La Croix
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