
La Ceinture principale se trouve entre les planètes Mars et Jupiter.
Photo : NASA
Les 42 objets les plus proéminents de la ceinture d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter ont été photographiés dans le détail à l’aide du Très Grand Télescope (TGT) de l’Observatoire européen austral (ESO).
La vaste majorité d’entre eux affichent des dimensions supérieures à 100 kilomètres, tels que Cérès et Vesta, dont les diamètres avoisinent 940 km et 520 km respectivement.
Les deux astéroïdes les plus petits de l’échantillon sont Urania et Ausonia, dont les diamètres n’excèdent pas les 90 kilomètres.
Recensement interplanétaire
Cet échantillon d’astéroïdes est le plus étendu et le mieux résolu dont nous disposions à ce jour
, explique l’ESO dans un communiqué.
Jusqu’à présent, seuls trois grands astéroïdes de la Ceinture principale, Cérès, Vesta et Lutétia, avaient été imagés avec un niveau de détail élevé, lorsque leurs chemins avaient croisé celui des sondes spatiales Dawn de la NASA et Rosetta de l’Agence spatiale européenne
, affirme l’astronome français Pierre Vernazza du Laboratoire d’astrophysique de Marseille.
En outre, la presque totalité des astéroïdes de la ceinture de taille supérieure à 200 kilomètres, 20 sur les 23, ont été recensés.
L’observation détaillée de cette quarantaine d’astéroïdes permet de mieux les caractériser en établissant leur forme 3D et leur densité. Ils présentent une grande diversité de formes, de la sphère classique comme Hygiea et Cérès à l’os de chien comme Kleopatra.
En jumelant les données concernant leurs formes et leurs masses, les scientifiques ont aussi établi que les objets de l’échantillon avaient aussi des densités bien diversifiées.
Ainsi, les quatre astéroïdes de plus faible densité présentent des densités d’environ 1,3 gramme par centimètre cube, ce qui est proche de celle du charbon.
Les plus denses affichent des densités de 3,9 et 4,4 grammes par centimètre cube, ce qui est plus que la densité du diamant (3,5 grammes par centimètre cube). Cette diversité dans la densité des objets laisse à penser qu’ils ont des origines variées.
Nos observations confortent l’hypothèse d’une migration substantielle de ces corps depuis l’époque de leur formation. De telles différences de composition témoignent de la formation de ces objets en des régions distinctes du système solaire
, affirme Josef Hanuš de l’Université Charles de Prague, en République tchèque.
Selon les chercheurs, ces observations confirment l’hypothèse selon laquelle les astéroïdes caractérisés par une moindre densité se seraient formés au sein des régions les plus reculées, soit au-delà de l’orbite de Neptune, puis auraient migré en direction de leurs emplacements actuels
.
Un recensement à peaufiner
D’ici la fin de la décennie, les scientifiques pourront compter sur un nouvel outil d’observation. Le successeur du TGT, le Télescope géant européen (TGE), entrera en service et permettra la capture d’images encore plus détaillées d’un plus grand nombre d’astéroïdes.
Les observations des astéroïdes de la Ceinture principale au moyen du TGE nous permettront d’étudier des objets de diamètres inférieurs, compris entre 35 et 80 kilomètres selon leur localisation spatiale, ainsi que des cratères de dimensions comprises entre 10 et 25 kilomètres
, conclut Pierre Vernazza.
En outre, le TGE permettra de photographier un échantillon similaire d’objets au sein de la Ceinture de Kuiper.
La description détaillée de ces objets célestes se trouve dans un article publié dans la revue Astronomy & Astrophysics (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Le club des 42 : les plus gros astéroïdes de la Ceinture principale recensés - ICI.Radio-Canada.ca
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