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Sunday, October 17, 2021

Premier film tourné à bord de l'ISS : l'espace est devenu le nouveau terrain de jeu de - maville.com

Il est loin le temps où le russe Gagarine s’envolait à bord de la fusée Vostok et devenait le premier homme dans l’espace. 60 ans plus tard, astronautes et scientifiques n’ont plus le monopole des joies de l’apesanteur. Les tickets se démocratisent et l’espace devient une aire de jeux pour grands enfants.

Le cinéma s’en mêle

Retour sur Terre ce dimanche 17 octobre pour l’actrice Ioulia Peressild et le réalisateur russe Klim Chipenko, qui ont séjourné pendant 12 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Pour la première fois, un film de fiction a été tourné dans l’espace.

Dans un contexte de rivalité russo-américaine, cette aventure cinématographique prend aussi des allures de nouvelle course aux exploits dans l’espace.

Roscosmos avait révélé son ambition l’an dernier peu après… l’annonce d’un projet de tournage à bord de l’ISS avec Tom Cruise, la star de la saga Mission Impossible, en partenariat avec la Nasa et la société SpaceX d’Elon Musk. C’est finalement l’équipe russe qui a mis la première le pied dans l’ISS.

À la mi-octobre, c’était l’acteur William Shatner, 90 ans, qui s’était rendu pour de vrai dans l’espace, plus de 40 ans après avoir incarné le rôle du capitaine Kirk dans l’emblématique série américaine de science-fiction Star Trek (1 966). Il était à bord d’une des fusées de Blue Origin avec deux autres passagers à ses côtés. À 90 ans, il est devenu la personne la plus âgée à atteindre l’espace.

photo l’?acteur de star trek william shatner (le deuxième en partant de la gauche) et les autres membres d’équipage. © zuma press/maxppp/maxppp

L’?acteur de Star Trek William Shatner (le deuxième en partant de la gauche) et les autres membres d’équipage. © ZUMA PRESS/MAXPPP/MAXPPP

Les riches se ruent vers l’espace

Dans la famille des milliardaires qui rêvaient d’un vol spatial à bord de leur fusée, le Britannique Richard Branson a été le premier à sauter le pas, le 11 juillet 2021. Il a passé quelques minutes en apesanteur à 80 km au-dessus de la Terre, à bord du vaisseau de sa compagnie Virgin Galactic.

À son retour sur Terre, le milliardaire avait débouché une bouteille de champagne et lancé : Nous sommes à l’avant-garde d’une nouvelle ère spatiale.

photo le milliardaire richard branson dans sa combinaison d’astronaute pendant une conférence de presse après son vol, le 11 juillet. ?/file photo © reuters/joe skipper

Le milliardaire Richard Branson dans sa combinaison d’astronaute pendant une conférence de presse après son vol, le 11 juillet. ?/File Photo © REUTERS/Joe Skipper

Quelques jours plus tard, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, lui emboîtait le pas. 180 000 personnes avaient signé une pétition pour qu’il y reste. Jeff Bezos a atteint le statut d’homme le plus riche du monde, et il s’en réjouit fièrement. On peut dire qu’il est déconnecté fiscalement et émotionnellement non seulement de la majorité de l’humanité, mais aussi d’une grande part de choses qui nous rendent humains, écrivait le créateur de la pétition sur Change.org.

La « deuxième ère spatiale » avec l’ouverture aux touristes

Ces voyages organisés par des milliardaires ouvrent la voie au tourisme de masse, 20 ans après le premier vol spatial touristique avec à son bord, le millionnaire Dennis Tito. Le 18 septembre 2021 atterrissait la mission Inspiration4 de SpaceX, avec à son bord, pas un seul astronaute.

Les quatre passagers, restés trois jours dans l’espace, étaient tous novices. Bienvenue dans la deuxième ère spatiale, a déclaré Todd Leif Ericson, responsable de la mission. Avec cette dernière, les voyages dans l’espace deviennent bien plus accessibles aux gens ordinaires, a-t-il ajouté.

Avant le voyage, leur entraînement avait duré moins de six mois. Le vol est resté entièrement automatisé, mais ils avaient été formés à pouvoir en prendre le contrôle en cas de besoin.

Une fois là-haut, ils ont notamment récolté des données (rythme cardiaque, sommeil, saturation en oxygène dans le sang, capacités cognitives…) qui doivent permettre de mieux comprendre l’effet de l’environnement spatial sur des débutants.

Les sociétés respectives de Richard Branson et Jeff Bezos doivent également proposer des vols spatiaux pour les touristes à l’avenir. Virgin Galactic devrait lancer ses opérations commerciales régulières en 2022. Le groupe a déjà vendu quelque 600 billets pour près de 250 000 $ (près de 211 000 €).

Ce marché touristique, sur lequel s’affrontent les trois milliardaires, pourrait représenter, selon la société de services financiers UBS, près de 3 milliards de dollars par an d’ici à 2030, et expliquer cette ruée vers l’espace.

Des panneaux publicitaires dans l’espace

Toujours plus fou. Elon Musk prévoit de projeter de la publicité dans l’espace à partir de 2022. Ce projet de satellite publicitaire de SpaceX a été annoncé le 7 août dans un entretien consacré à Business Insider. Geometric Energy Corporation (GEC), une start-up canadienne spécialisée dans la recherche et le développement de technologies, fera équipe avec SpaceX.

photo elon musk, le fondateur de spacex, en mars 2020.? © afp/ brendan smialowski

Elon Musk, le fondateur de SpaceX, en mars 2020.? © AFP/ Brendan Smialowski

Les panneaux publicitaires seront embarqués sur des satellites de type CubeSat, dont l’un des côtés sera doté d’un écran d’affichage pixélisé. Mis en orbite via une fusée Falcon 9, le panneau publicitaire sera équipé d’une caméra, chargée de filmer l’écran d’affichage. Ces images seront ensuite diffusées en direct sur YouTube ou Twitch, afin que tout le monde puisse regarder l’écran du satellite, expliquait à l’Insider le directeur exécutif et cofondateur de GEC, Samuel Reid. Le plus offrant pourra afficher son logo, une publicité ou bien une œuvre d’art parmi les étoiles.

Face aux critiques, le PDG a défendu son projet sur Twitter : Geometric ne prévoit pas de publicité spatiale envahissante, mais simplement de diffuser des données depuis l’espace sur un écran d’affichage (que personne ne voit depuis la terre). Il ajoutait également : L’invisibilité de tout ce que Geometric fait dans l’espace est notre priorité à 100 %, C’est tout l’intérêt de ce projet de publicités spatiales non perturbatrices et non intrusives.

Si certains s’émerveillent face à cette multiplication des projets et des vols, d’autres s’inquiètent pour cette excitation qu’ils estiment indécente, à un moment où la planète va mal. Il est encore difficile d’estimer précisément l’impact environnemental de ces projets.

Trois chercheurs français ont fait une estimation de la pollution d’un vol complet de la fusée Falcon 9, de la compagnie SpaceX, jusqu’à la station spatiale internationale. Celui-ci émet 1 150 tonnes de CO2, l’équivalent de 638 ans d’émission d’une voiture moyenne parcourant 15 000 km par an.

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