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Thursday, October 7, 2021

Un jour à la fois, une marche à la fois - La Nouvelle Union

« Ça arrive toujours aux autres, jamais à nous. Ce n’était pas une option, pour moi, le cancer; il n’y en avait pas dans ma famille. » Et pourtant…

En juillet 2019, la Nicolétaine Amélie St-Pierre sent une bosse sur son sein gauche en prenant sa douche. « Je pensais que je m’étais cognée. C’était de la grosseur d’une balle de ping-pong. »

Or, son sein devient de plus en plus enflé. Deux semaines plus tard, elle décide donc de consulter un médecin au sans rendez-vous. Ce dernier la réfère à la clinique du sein, en urgence, « juste pour être certain ». Une échographie et une mammographie sont prises dans les jours suivants. Puis, à la fin d’août, on lui demande d’aller passer une biopsie dans les deux seins. Une quinzaine de jours plus tard, soit le mardi 10 septembre 2019, le verdict tombe : elle est atteinte d’un cancer du sein de stade 3, avec ganglions atteints.

« Ça tombe vraiment comme un coup de pelle traîneau dans la face. Dès que le médecin m’apprend que c’est un cancer, je n’entends plus rien; c’est comme si, soudainement, c’était le prof dans Charlie Brown qui me parlait… »

La jeune mère de 38 ans pense aussitôt à ses deux filles : « Qu’est-ce qui va se passer? Comment je vais leur annoncer ça? ». Heureusement, son conjoint est avec elle : « Il avait peut-être un pressentiment. Il avait insisté pour que je prenne congé du travail pour la journée même si j’étais convaincue que ça ne pouvait pas être un cancer ».

Au moment du diagnostic, il n’y a plus une bosse sur son sein gauche, mais trois : des masses de 6 cm, de 7 cm et de 9 cm.

Dès le lendemain matin, elle doit passer une batterie de tests. Ils se succèdent à bon rythme. En fin de journée, le médecin est clair: « Il faut vraiment stopper l’hémorragie », lui signale-t-il. Elle est jeune et ses cellules, y compris celles cancéreuses, se régénèrent rapidement. Pas le temps d’attendre : « Je commencerais la chimio demain matin », propose-t-il.

Encore sonnée par le diagnostic, c’est donc le surlendemain de celui-ci qu’Amélie St-Pierre amorce ses traitements de chimiothérapie. « Je n’ai pas eu à me demander si je devais entrer dans la piscine par l’échelle ou sauter dans l’eau. On m’a pitchée dedans et je me suis adaptée. »

Elle a commencé par le protocole de quatre traitements aux deux semaines. « Ensuite, on est passé à 12 traitements à la semaine. C’était vraiment une dose de cheval. Mon médecin m’a dit : « Tu es jeune et en santé, alors on y va à fond la caisse pour avoir le meilleur résultat possible ». 

Solidarité

À travers tout ce tourbillon, le couple a dû encaisser le choc et annoncer la nouvelle à ses filles. « On a décidé d’attendre à la fin de la semaine pour le faire. On voulait leur laisser un peu de temps pour l’absorber avant qu’elles retournent à l’école le lundi. Entre-temps, on a mis en place un filet de sécurité pour les filles. On a appelé les professeurs et le psychologue de l’école pour qu’ils soient au courant de ce qui se passait et qu’ils soient alertes. »

La famille s’est ensuite serré les coudes plus que jamais. Le conjoint d’Amélie St-Pierre est resté à ses côtés plusieurs mois, son employeur lui permettant de prendre un congé de compassion. Les filles ont donné un coup de main dans la maison. Ils voulaient qu’Amélie se concentre exclusivement sur son combat. « Ils se sont occupés de tout. Les filles ont vieilli tellement vite! Elles ont vécu ça avec nous. Elles ont été une grande source de motivation. J’ai aussi reçu beaucoup d’aide d’autres membres de la famille élargie et d’amis. Bref, je me suis rendu compte que j’étais vraiment bien entourée! »

Amélie a gardé le cap, abordant la maladie avec résilience. « Le cancer est là. Tout ce que je peux faire, c’est faire confiance à l’équipe soignante et suivre ses recommandations. On est passé à travers ça une journée à la fois. »

Les traitements

Amélie St-Pierre a terminé sa chimiothérapie en janvier 2020. Entre-temps, elle a appris qu’elle pouvait ajouter à son traitement un médicament pouvant limiter les risques de récidive (l’herceptin), ce qui a été fait. Le 13 mars 2020, elle a subi une mastectomie totale avec retrait de deux chaînes de ganglions.

En mai 2020 s’est amorcée une série de 25 traitements de radiothérapie. « On voulait être certain qu’il ne reste rien. « C’est ce qui est arrivé : « Ma chirurgienne m’a appelée pour me dire qu’il y avait 0% de cellules cancéreuses dans le sein et dans les ganglions enlevés. Ça relevait du miracle! »

En décembre, toutefois, on lui découvre un kyste sur un ovaire. Pas de chances à prendre : dans les semaines suivantes, soit en janvier 2021, elle retourne sur la table d’opération et on lui enlève les trompes de Fallope et les ovaires.

Le 1er avril 2021, c’est jour de reconstruction mammaire pour Amélie St-Pierre. « Le Jeudi Sein », blague son conjoint. « J’ai choisi la technique par Diep. Ils prennent les tissus adipeux et la peau du ventre et ils refont un sein avec ça. C’est neuf heures sur la table d’opération. »

La convalescence est difficile, mais tout se replace tranquillement. « Il ne reste que la petite dentelle à faire, soit le mamelon et l’aréole. La requête est envoyée, mais il y a un délai à cause de la COVID. »

Amélie St-Pierre est de retour au travail depuis le 1er septembre. « La boucle est bouclée », considère-t-elle.

Durant ses traitements, elle n’a jamais voulu regarder l’escalier à monter. Elle l’a grimpé une marche à la fois avec le soutien de ses proches. « Avec le retour au travail, je me suis revirée de bord et j’ai regardé l’escalier. Ça donne le vertige. »

Aujourd’hui, elle formule ces judicieux conseils aux femmes qui l’entourent : « Fais ton auto-examen des seins, écoute ton corps et pense à toi. C’est important ».

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