Le "Krafla Magma Testbed" (KMT) sera foré à 2 km de profondeur pour observer le magma du volcan.
Une équipe de chercheurs internationaux (venant de 38 instituts de recherche et d’entreprises de 11 pays) penche sur le sujet depuis 2014, leur but étant de mieux comprendre le mystère de la roche en fusion sous la surface. Pour cela, il aura été dépensé 100 millions de dollars.
Une découverte due au hasard
Le magma souterrain n’a jusqu’ici jamais pu être observé, sauf par hasard lors de forages dans des volcans à Hawaï et au Kenya, et (justement) à Krafla en 2009.
Cet épisode de 2009 a permis la réalisation du projet aujourd’hui. À l’époque, des ingénieurs agrandissaient la centrale géothermique de Krafla à une profondeur de 2,1 kilomètres quand un forage a touché par hasard une poche de magma à 900 °C.
Pas de panique, il n’y a eu que des dégâts matériels. C’était donc plutôt une bonne nouvelle de se rendre compte qu’ils avaient accès (relativement facilement) à une poche de magma contenant environ 500 millions de mètres cubes de roches en fusion à une profondeur assez faible de 2 km (alors qu’on le pensait à 4,5 km).
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Un magma âgé de plusieurs siècles
Des études ont ensuite révélé que le magma présent dans cette poche avait les mêmes caractéristiques que celui d’une éruption datant de 1724. La poche est donc là depuis au moins 300 ans.
Cette découverte a le potentiel d’être une énorme percée dans notre capacité à comprendre de nombreuses choses différentes", allant de l’origine des continents à la dynamique des volcans et aux systèmes géothermiques, explique Paolo Papale, vulcanologue à l’Institut national italien de géophysique et de volcanologie INGV à l’AFP.
À quoi servira cet observatoire ?
La recherche devrait aboutir à des avancées en science fondamentale et en énergie géothermique mais aussi (peut-être même surtout), à pouvoir mieux prévenir les éruptions de volcans, partout dans le monde (on ne voudrait pas un nouveau Pompéi).
De plus, l’étude de ce magma proche de la surface pourrait être une avancée dans l’énergie. En effet, proche du magma liquide, la roche atteint des températures si extrêmes que l’énergie produite est cinq à dix fois plus forte que dans un forage classique. Lors de l’accident de 2009, la vapeur qui est remonté à la surface faisait 450 °C, la température de vapeur volcanique la plus élevée jamais enregistrée.
Avec des températures et une énergie pareille, deux puits suffiraient à remplacer 18 autres forages pour alimenter la centrale. Cependant, la technologie nécessaire pour résister à ces températures extrêmes n’est pas encore prête. L’observatoire pourra permettre d’étudier tout cela pour pouvoir mesurer les risques ainsi que développer (ou pas) la technologie adéquate.
Bientôt un observatoire de magma en fusion en Islande dans le volcan Krafla - RTBF
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