Rechercher dans ce blog

Monday, November 8, 2021

Découverte d'un crâne d'enfant d'un mystérieux ancêtre de l'Homme - National Geographic France

Tapie à environ 45 mètres sous terre, Becca Peixotto comprime son corps entre les parois rocheuses d’une crevasse étroite du système karstique de Rising Star pour en contourner un méandre. Centimètre par centimètre, elle dégage son corps de l’anfractuosité et se met quasiment la tête en bas pour pouvoir atteindre un rebord où l’attend un trésor archéologique : les dents et les fragments osseux d’un enfant ayant vécu il y a plus de 240 000 ans, un cousin énigmatique des humains nommé Homo naledi.

Cette découverte vient s’ajouter aux quelque deux mille os et dents d’Homo naledi récupérés dans les grottes de Rising Star depuis 2013, date à laquelle des spéléologues sont tombés pour la première sur des fossiles. Les restes de l’enfant, qui serait mort entre l’âge de quatre et six ans, comprennent six dents et vingt-huit fragments de crâne.

D’ordinaire, les précipices abrupts et les goulots d’étranglement qui obligent les spéléologues à expirer complètement et à compresser leur cage thoracique pour pouvoir avancer compliquent déjà les découvertes. Mais les contorsions qu’ont dû faire Becca Peixotto, archéologue de l’Université Américaine de Washington D.C., et ses collègues ont battu tous les records.

Leur aventure labyrinthique a mené à la découverte des restes de « Leti », qui signifie « le disparu » en tswana, et soulève une question obsédante au sujet de nos cousins mystérieux : comment et pourquoi se sont-ils aventurés si loin dans cette grotte sombre et sinueuse ?

« Aucun membre de l’expédition ne s’attendait à ce que nous découvrions des ossements de naledi à cet endroit », affirme John Hawks, paléoanthropologue de l’Université du Wisconsin à Madison. « Nous nous enfonçons dans des endroits qui se trouvent à des mètres et des mètres au fond de passages impraticables. »

La découverte de l’enfant, décrite dans une étude parue récemment dans la revue PaleoAnthropology, fait partie d’un effort spéléologique entrepris en 2017 et 2018 qui visait à explorer les profondeurs extrêmes de la grotte. Les auteurs ont cartographié plus de 300 mètres de corridors inexplorés et décrit ce réseau labyrinthique dans une seconde étude. Leur travail a révélé qu’il n’existe qu’une entrée pour atteindre la salle Dinaledi depuis le complexe principal. C’est dans cette salle qu’on a retrouvé la plupart des restes d’Homo naledi. Les derniers ossements en date sont les plus profonds à y avoir été découverts, ils ont été déposés à plus de 30 mètres de l’entrée.

Selon les auteurs de l’étude, ces découvertes montrent qu’il est possible que les dépouilles des défunts aient été apportées délibérément par d’autres Homo naledi qui voulaient se débarrasser convenablement de leurs morts. « Nous ne voyons aucune autre raison au fait que ce crâne d’enfant se trouve à un endroit extraordinairement difficile à atteindre », déclarait Lee Berger, paléoanthropologue de l’Université de Witwatersrand et explorateur National Geographic en charge des fouilles, lors d’une conférence de presse.

Pourtant, certains scientifiques n’ayant pas pris part aux recherches ne sont pas tout à fait convaincus. Pour les paléoanthropologues et les archéologues, si Homo naledi transportait bien ses morts dans la grotte comme l’affirme l’étude, cela aurait de vastes implications. En effet, le fait de réserver un traitement de ce type aux morts implique un niveau de complexité culturelle que nous pensions propre à notre espèce.

« Notre réaction à la mort, notre amour pour les autres, nos rapports sociaux avec eux, combien cela dépend-il du fait d’être humain ? », se demande John Hawks.

DÉDALE GÉOLOGIQUE

Le mélange curieux de traits modernes et anciens observé chez Homo naledi a mis les chercheurs en effervescence après l’annonce de la découverte de l’espèce en 2015, car il témoigne d’une évolution humaine plus complexe que ce qu’on pensait. Mais une des choses les plus époustouflantes au sujet de ces hominidés de petite stature est la difficulté qu’on a eu à récupérer leurs ossements, et donc le mal qu’ils ont dû se donner pour arriver si loin dans la grotte.

Adblock test (Why?)


Découverte d'un crâne d'enfant d'un mystérieux ancêtre de l'Homme - National Geographic France
Read More

No comments:

Post a Comment

C'est maintenant ou jamais pour saisir les Samsung Galaxy Buds 2 à prix défiant toute concurrence - Tech & Co

Voici une offre que les mélomanes ne vont pas bouder. Rue du Commerce vous offre une remise de 7 % sur les Samsung Galaxy Buds 2. Vous aim...