Alors que de nouveaux assouplissements sont entrés en vigueur lundi au Québec, notamment dans les bars et les restaurants, les résidences funéraires se sentent oubliées.
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Les responsables de salons funéraires ont de la difficulté à comprendre qu'il soit de nouveau permis de danser et de chanter au karaoké, mais que les familles endeuillées, elles, ne bénéficient d'aucun allègement.
«Beaucoup de familles ont des funérailles sous peu et nous demandaient "est-ce qu'il va y avoir un assouplissement, ça va être quoi"? On avait hâte. Et finalement, il n'y a pas grand changement dans notre cas», a affirmé Marianick Jean, directrice adjointe du Complexe funéraire Carl Savard à Saguenay.
Les résidences funéraires doivent respecter une limite de 50 personnes, en alternance, dans les salons.
«Qu'est-ce qu'on fait avec la 51ième personne? L'hiver arrive... On aimerait que cette norme-là de 50 personnes soit revue selon les capacités des salons», a expliqué Kathie Gravel, propriétaire des Résidences Gravel & fils.
«50 personnes au Saguenay, c'est fréquemment plus que ça. Les familles en ont amplement sur les épaules quand elles perdent un proche. Elles ont des choix à faire, leurs problèmes à régler. Et là, il faut qu'elles gèrent une espèce d'horaire de qui peut venir, qui ne peut pas venir? À quelle heure il peut venir? Ça n'a pas de bon sens», a indiqué Mme Jean.
Découragés, les responsables cherchent à comprendre pourquoi les restrictions sont toujours aussi grandes pour les familles endeuillées.
«C'est fâchant pour nous et pour les familles. Ce sont des deuils. Si tu n'as pas ton party de karaoké, je ne dis pas que ce n'est pas important, mais tu peux le refaire le mois prochain. Les funérailles, tu ne peux pas les refaire le mois prochain. C'est là, et on le vit comme il faut le vivre avec les règlements qu'il y a, on ne peut pas se reprendre. Les conséquences de ça, les familles vont les garder pendant des années», s’est désolée Mme Jean.
«De ne pas se sentir reconnu dans un moment qui est assez important. Ce n'est pas un "set" de clés qu'ils ont perdu là. Ils ont perdu une personne proche d'eux, ils sont en deuil, ils ont de la peine...», a-t-elle ajouté.
Mince consolation: les maisons funéraires n'ont maintenant plus besoin de tenir de registre de visiteurs et le gouvernement leur accorde également une petite permission pour les chapelles, mais elles jugent que c'est nettement insuffisant.
«Au niveau des chapelles, si on demande le passeport vaccinal, on a le droit à 250 personnes. Mais de toute façon, nos chapelles ne comportent souvent pas 250 personnes. Donc ça ne change pas grand-chose pour nous», a expliqué Marianick Jean.
Selon des informations obtenues par certaines entreprises, des assouplissements pourraient possiblement être annoncés en décembre. Rien n'est encore certain, mais l'industrie funéraire se croise les doigts.
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