À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Jamais le karaoké n’aura été aussi populaire. Conséquence inattendue de la pandémie et des mesures sanitaires, les Québécois, tenus à l’écart du micro pendant des mois, se ruent désormais dans les salles où pousser la chanson.
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Auparavant, L’Astral 2000 organisait des soirées karaoké seulement la fin de semaine. Mais jusqu’à nouvel ordre, ce sera sept soirs sur sept.
« C’est plein, plein, plein, je n’ai jamais vu ça ! Même certains après-midi sont réservés par des groupes et nous allons partir la machine pour eux », me dit Alain St-Pierre, le proprio.
Attention de ne pas vous présenter spontanément quelque part un samedi soir... vous frapperez peut-être un mur !
Les établissements les plus connus affichent déjà complet les fins de semaine jusqu’à Noël.
Faudra être patient
« Les gens avaient tellement hâte que je prenais des réservations de groupes au cas où la loi nous permettrait de rouvrir et, maintenant que c’est le cas, nous sommes pleins jusqu’au 18 décembre », m’explique Pascal Lefebvre, le proprio du bar Le Normandie, où quelque 70 chanteurs plus ou moins amateurs se succéderont au micro.
Ne désespérez pas si vous n’avez pas de réservations. Il reste des places les soirs de semaine. Au bar Le Date, rue Sainte-Catherine Est, on ne prend que les réservations pour la semaine.
« Si les gens appellent lundi ou mardi pour la fin de semaine suivante, normalement, ça va marcher », dit Danny Jobin.
Une habituée de l’Astral 2000, Micheline Bourdon, n’a pas besoin de se tracasser avec les réservations. Sa place est réservée d’emblée tous les jours ! Pour Le Journal, cette amoureuse du karaoké s’empare du micro et chante Bye Bye Love des Everly Brothers.
« Je m’étais procuré une machine pour en faire chez moi pendant que c’était illégal ici », confie-t-elle.
Chacun sa « Capote à micro »
Des X demeurent tracés sur les scènes où le chanteur doit se placer, et où des panneaux de plexiglas le séparent de son public. Les établissements offrent des housses hygiéniques recouvrant les micros, communément appelées « capotes à micro » : « Nous les vendrons 3 $ et les gens garderont la leur : à chacun sa capote ! » dit M. St-Pierre.
La loi permettra aux clients de se lever et de danser.
« Enfin, nous n’aurons plus à dire aux gens de se rasseoir », se réjouit Jérémie Boivin, le gérant du Date.
De nombreux adeptes s’étaient donné rendez-vous hier soir dans ce dernier établissement qui était plein.
« Nous sommes au début de la vingtaine et c’est un âge où on est censé socialiser et on est privées de ça depuis plus d’un an, alors nous tenions à être ici même si c’est un lundi soir », explique Aurore Palanque, 23 ans, étudiante à l’UQAM en communication.
« Je me suis levé très tôt la nuit dernière pour un tournage, mais je voulais être ici et briser la glace avec la première chanson de la soirée, Toxic de Britney Spears, pour fêter sa liberté retrouvée en même temps que le retour historique du karaoké » raconte l’humoriste Mathieu Dufour croisé lui aussi au bar Le Date.
Le karaoké et la danse sont de retour dans les bars du Québec depuis lundi. Le port du masque est toutefois obligatoire lorsque les clients sont debout et circulent dans les établissements.
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