Des poumons dont le donneur était de groupe sanguin A ont été convertis au groupe sanguin universel O sans provoquer de toxicité, une percée de scientifiques canadiens qui pourrait éventuellement permettre d’augmenter le nombre de transplantations d’organes.
Le système de perfusion ex vivo conçu par le Dr Marcelo Cypel et ses collègues du laboratoire de recherche thoracique Latner, associé à l’Université de Toronto, traite les poumons avec un cocktail de deux enzymes.
Danger de rejet
Le succès d’une transplantation d’organes est déterminé par la compatibilité des groupes sanguins du donneur et du receveur. Une mauvaise combinaison entraîne inévitablement un rejet de l’organe par le corps du receveur.
Le groupe sanguin est déterminé par la présence d'antigènes à la surface des globules rouges qui circulent partout dans le corps. Ainsi, les personnes de groupe sanguin A ont l'antigène A; celles de groupe sanguin B ont l'antigène B; celles de groupe sanguin AB ont les deux antigènes; et celles de groupe sanguin O n'en possèdent aucun.
Dans les présents travaux, les chercheurs ont utilisé des poumons inaptes à la transplantation, des organes appariés présentant des antigènes A qu’ils ont soumis à leur système expérimental.
L’un de ces poumons a été traité avec le cocktail pour éliminer les antigènes de l'organe, tandis que l'autre n'a pas été traité. Les chercheurs ont ensuite testé les deux poumons en pompant du sang de type O (qui présente des niveaux élevés d'anticorps contre l'antigène A) dans les organes.
Les résultats ont montré que les poumons traités n'étaient pas affectés par la circulation du sang O, alors que les poumons non traités présentaient des signes de rejet.
Les travaux indiquent, selon les chercheurs, l'élimination de l'antigène du groupe sanguin A dans les poumons traités avec le cocktail.
En outre, l'état des poumons traités n’a pas été altéré, si bien que les organes sont demeurés sains et prêts pour une greffe.
Le traitement décrit dans nos travaux pourrait [...] élargir le bassin de donneurs d'organes universels de 55 % actuellement [donneurs de groupe sanguin O] à plus de 80 %
, se réjouit Aizhou Wang, l’une des auteurs de ces travaux publiés dans la revue Science Translational Medecine (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Les médecins torontois doivent maintenant montrer que leur technique de conversion d’organes est sécuritaire. Ils travaillent actuellement à l'élaboration d'une proposition pour des essais cliniques, qui pourraient commencer dans les 12 à 18 prochains mois.
« En supposant que les résultats des essais cliniques soient similaires à ceux que nous avons observés, ce sera une avancée majeure. »
Vers des transplantations d'organes sans égard au groupe sanguin? - Radio-Canada.ca
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