Le métavers est encore à ses balbutiements, même si les grands groupes y voient déjà le dernier terrain de jeu des nouvelles générations. Sont-elles prêtes à migrer dans ces univers virtuels ? Rien n'est moins sûr, selon une étude américaine.
Pas un jour ne passe sans qu'une entreprise n'annonce son entrée dans le métavers, cet univers immersif qui s'annonce comme la prochaine génération d'Internet, à en croire ses partisans. Beaucoup y voient la possibilité d'élargir leurs revenus tout en se rapprochant des Z, leur cible de prédilection. La banque d'investissement Piper Sandler a interrogé 7100 adolescents américains d'une moyenne d'âge de 16 ans sur le rapport qu'ils entretiennent avec ce secteur émergent.
Force est de constater qu'il ne pique pas leur intérêt. La moitié des sondés déclare ne pas être sûre ou n'avoir pour le moment aucune intention d'acheter un dispositif permettant d'accéder au métavers. Seuls 9 % envisagent de se procurer un casque de réalité virtuelle dans les prochains mois. Tout “espoir” n'est pourtant pas perdu : un quart des répondants (26 %) a en sa possession du matériel ad hoc et un tiers de ces adolescents s'en sert occasionnellement pour explorer ce monde virtuel où l'on peut acheter une réplique du sac flasque de Paris Hilton, par exemple.
Ces chiffres jettent une ombre sur les plans de Meta (ex-Facebook) et d'autres sociétés qui se sont donné pour mission de contribuer à l'émergence du métavers. Le groupe de Mark Zuckerberg a récemment annoncé sa volonté d'offrir aux créateurs de contenus la possibilité de vendre des objets virtuels aux utilisateurs de Horizon Worlds, sa principale plateforme en réalité augmentée.
Bien que les jeunes Étasuniens ne témoignent pas encore un grand intérêt pour cette technologie, ils pourraient y pénétrer par le prisme des jeux vidéo. 68 % des adolescents interrogés par Piper Sandler se décrivent en effet comme des gamers, cible idéale pour les entreprises désireuses d'investir le métavers. Si cet espace numérique du futur en est encore à ses débuts, les acteurs du jeu vidéo lui ont déjà donné une certaine épaisseur. La preuve avec Fortnite qui depuis maintenant deux ans accueille des concerts virtuels de stars internationales telles que Travis Scott, Zara Larsson et Ariana Grande. Des méga-événements suivis à chaque fois par plusieurs dizaines de millions de joueurs.
Les cryptomonnaies et les NFT, deux autres innovations liées à la blockchain, peuvent également être des passerelles vers le métavers, mais pas pour les adolescents américains. Seuls 11 % et 8 % des jeunes interrogés par Piper Sandler ont respectivement acheté des devises virtuelles ou des jetons non fongibles. Ils sont toutefois bien plus nombreux à être familiers avec ces nouvelles technologies… et donc potentiellement à sauter le pas.
Les jeunes ne voient pas grand intérêt au métavers - Les Numériques
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