Photo: Oumuamua, au centre du cercle bleu, en 2017, vu par les télescopes VLT (Chili) et Gemini (Hawaï) / K. Meech et al., ESO
L'objet, initialement catalogué comme une comète, puis comme un astéroïde (Un astéroïde est un objet céleste dont les dimensions varient de quelques dizaines...), avait été découvert en octobre 2017, à l'Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) d'astronomie (L’astronomie est la science de l’observation des astres, cherchant à expliquer...) d'Hawaï, alors qu'il était sur une trajectoire (La trajectoire est la ligne décrite par n'importe quel point d'un objet en mouvement, et...) qui l'éloignait du Soleil: autrement dit, il s'en était approché à notre insu, et l'élan gravitationnel de notre étoile (Une étoile est un objet céleste émettant de la lumière de façon autonome, semblable à une...) l'avait renvoyé vers l'espace interstellaire.
Vers l'espace interstellaire, et non vers les confins de notre système solaire, en raison de la vitesse (On distingue :) anormalement rapide à laquelle il s'éloignait. C'est précisément ce qui avait amené à conclure, en novembre 2017, qu'il ne s'agissait pas d'un simple corps céleste à orbite longue, mais plutôt d'un "visiteur" qui était arrivé de l'extérieur de notre système solaire -ce qui en faisait une première- et qui en repartait tout aussi vite. Ce qui lui avait valu son nom: Oumuamua, qui signifie "éclaireur" en hawaïen.
Comme il n'avait été détecté que tardivement -les meilleures photos ne montrent qu'un point flou- il était difficile de corroborer cette théorie. Sa forme allongée -ou, considérant les maigres données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) à son sujet, ce qu'on croyait être une forme allongée- le mettait aussi dans une catégorie à part: peut-être s'agissait-il bel et bien d'une comète après tout, avec sa longue queue. Mais si tel était le cas, n'aurait-on pas dû détecter des éjections de gaz, résultant (En mathématiques, le résultant est une notion qui s'applique à deux polynômes....) du réchauffement de sa surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) glacée par le Soleil ?
Dans un article publié par la revue Nature, l'astrochimiste Jennifer Bergner et l'astronome (Un astronome est un scientifique spécialisé dans l'étude de l'astronomie.) Darryl Seligman s'en remettent à la physique pour expliquer l'accélération (L'accélération désigne couramment une augmentation de la vitesse ; en physique,...): s'il s'agit d'une comète, elle est riche en eau; au cours de son très long voyage entre les étoiles, les rayons cosmiques ont peu à peu séparé l'hydrogène (L'hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1.), qui s'est retrouvé emprisonné dans l'objet. En passant près du Soleil, la chaleur (Dans le langage courant, les mots chaleur et température ont souvent un sens équivalent :...) a libéré ces atomes d'hydrogène, qui ont agi comme un moteur, accélérant la "sortie" d'Oumuamua.
Depuis 2017, un deuxième corps céleste originaire de l'extérieur de notre système solaire a été identifié: la comète 2I/Borisov, en 2019. Dans son cas, on lui a bel et bien détecté une longue queue. Le fait d'en avoir détecté deux en seulement quelques années laisse croire aux astronomes qu'il y a plus de "visiteurs" extraterrestres qu'on ne le soupçonne. Le télescope (Un télescope, (du grec tele signifiant « loin » et skopein signifiant...) Vera Rubin, qui doit entrer en fonction au Chili en 2025, pourrait en théorie répondre à cette question et permettre de dire si Oumuamua était ou non une anomalie. Si le modèle proposé par les deux auteurs est exact, ses effets -soit ce "dégazage"- devraient être tôt ou tard observés sur d'autres comètes, écrit l'astronome italien Marco Micheli dans un commentaire accompagnant l'article de Nature.
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