Ce contenu est produit par l’Université Laval.
Les chiens d’assistance ne sont pas une panacée pour les personnes atteintes de démence précoce ni pour leurs proches, mais ils rendent des services qui contribuent à l’amélioration de leur qualité de vie. C’est ce que conclut une équipe de recherche au terme d’une étude exploratoire dont les résultats viennent de paraître dans la revue scientifique Dementia.
Les analyses de cette équipe reposent sur les réponses fournies lors d’entrevues menées auprès de 56 personnes atteintes de démence précoce, de niveau léger ou modéré, et auprès de leur proche aidant. Du nombre, 5 dyades possédaient un chien d’assistance qui avait suivi un entraînement spécifiquement orienté vers les besoins de la personne atteinte de démence, 28 dyades avaient un chien de compagnie et 23 dyades n’avaient pas de chien.
«Ce devis nous a permis d’isoler les effets qui sont directement attribuables aux services offerts par les chiens d’assistance», précise la responsable de l’étude, Claude Vincent, professeure à l’École des sciences de la réadaptation de l’Université Laval et chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS).
Les personnes avec chien d’assistance qui ont participé à l’étude souffraient principalement de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Elles étaient encore relativement jeunes, 54 ans en moyenne, et elles vivaient toujours à la maison, mais leur maladie affectait certains aspects de leur vie.
«Les personnes atteintes de démence précoce éprouvent souvent des problèmes d’orientation spatiale et des problèmes de qualité du sommeil, explique la professeure Vincent. Les chiens d’assistance peuvent être entraînés pour remédier à ces problèmes, par exemple en guidant leur maître vers la maison après une sortie à l’extérieur ou en adoptant des comportements qui rassurent leur maître lorsque son sommeil est troublé. Les tâches qu’ils accomplissent allègent d’autant la charge des proches aidants.»
L’analyse du contenu des entrevues a d’ailleurs révélé que l’aide à l’orientation spatiale arrive au sommet de la liste des services les plus souvent mentionnés par les personnes qui avaient un chien d’assistance. Sur un pied d’égalité se trouvait le rôle du chien d’assistance comme agent de socialisation.
«La socialisation fait partie intégrante de la formation des chiens d’assistance, souligne Claude Vincent. Le fait que le chien porte une veste spéciale est un élément qui facilite l’entrée en matière pour les gens qui croisent le maître. Ces interactions sociales sont importantes pour le bien-être des personnes atteintes de démence précoce. Et, contrairement au chien de compagnie, le chien d’assistance peut jouer son rôle d’agent de socialisation en tout temps, parce qu’il peut accompagner son maître partout, à l’intérieur comme à l’extérieur.»
« Les personnes proches aidantes qui devaient s’absenter de la maison pour aller travailler ou pour une autre raison nous ont dit qu’elles le faisaient l’esprit en paix grâce à la présence du chien d’assistance. »
— Claude Vincent
Il y a, évidemment, plusieurs obligations associées au fait d’avoir un chien à la maison, mais les personnes interrogées lors de l’étude étaient emballées par leur chien d’assistance, résume la professeure Vincent. «Entre autres, les personnes proches aidantes qui devaient s’absenter de la maison pour aller travailler ou pour une autre raison nous ont dit qu’elles le faisaient l’esprit en paix grâce à la présence du chien d’assistance.»
La professeure Vincent et son équipe ont publié un résumé de l’étude en français, ainsi qu’un document destiné aux personnes qui souhaiteraient acquérir un chien d’assistance. Il faut souligner que le coût de formation de ces chiens peut atteindre 25 000$.
Les signataires de l’étude parue dans Dementia sont Claude Vincent, Frédéric Dumont, Manon Rogers et Bertrand Achou, du CIRRIS, et Annette Rivard, Suzette Brémault-Phillips et Cary Brown, de l’Université de l’Alberta.
Des chiens d'assistance prisés par les personnes atteintes de démence précoce et par leur proche aidant - Le Soleil
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