La science, tout comme la religion, a toujours essayé de trouver une explication à notre existence sur Terre. Par curiosité, peut-être. Ou bien, parce que l'être humain est pétrifié par la peur de la mort et que connaître l'origine de la vie serait un début de réponse.
Quoi qu'il en soit, ce besoin obsédant a donné lieu à de grandes découvertes et continue d'inspirer les chercheurs. C'est le cas de Quoc Phuong Tran, doctorant à l'université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW), à Sydney. Selon une étude publiée dans Chemical Science le 29 août 2023, son équipe et lui viennent de recréer une réaction chimique qui aurait pu conduire à la formation de la vie sur Terre.
⋙ New Delhi suffoque : des scientifiques envisagent d'ensemencer les nuages pour provoquer la pluie
À la base, il y a l'ADN. À la base des bases, il y a les ARN (acides ribonucléiques). "Les ARN sont des molécules porteuses d'information génétique. Ils sont composés de quatre bases nucléiques", détaille l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sur son site Internet. Les molécules d’ARN sont constituées de composants plus petits appelés ribonucléotides. Mais leur origine nous est encore inconnue bien que les hypothèses fusent.
Publicité
Publicité
Une réaction autocatalytique à l'œuvre
Quoc Phuong Tran et son équipe ont intégré l'autocatalyse dans une voie chimique bien connue pour produire les éléments constitutifs des ribonucléotides.
"Les réactions autocatalytiques sont des réactions qui produisent des produits chimiques qui encouragent la répétition de la même réaction", explique le chimiste dans un article du média de vulgarisation scientifique The conversation publié le 14 novembre 2023. "La réplication de la vie elle-même, où une cellule absorbe les nutriments et l’énergie de l’environnement pour produire deux cellules, est un exemple d’autocatalyse", illustre-t-il.
Publicité
⋙ L'économie de guerre de Vladimir Poutine vide l'économie russe de sa main d'œuvre
Ils ont utilisé la réaction de formose pour leurs essais, car elle partage de nombreux ingrédients en commun avec la voie chimique Powner-Sutherland, bien connue pour fabriquer des ribonucléotides. Personne n'avait encore relié ces deux voies, la réaction de formose produisant trop de molécules inutiles à côté des produits souhaités.
De la cyanamide pour siphonner les molécules inutiles
"Dans notre étude, nous avons essayé d’ajouter une autre molécule simple appelée cyanamide à la réaction de formose. Cela permet à certaines molécules produites lors de la réaction d'être « siphonnées » pour produire des ribonucléotides", détaille le scientifique.
Résultat ? La réaction produit peu d’éléments constitutifs des ribonucléotides mais ils sont plus stables et moins susceptibles de se dégrader. Si ces recherches ne permettent toujours pas de dévoiler totalement la raison de la vie sur Terre, elle a au moins pour intérêt d'intégrer la réaction de formose aux réflexions sur la production de ribonucléotides.
Publicité
Publicité
"Les chimistes ont tendance à éviter la complexité afin de maximiser la quantité et la pureté d'un produit. Cependant, cette approche réductionniste peut nous empêcher d’étudier les interactions dynamiques entre différentes voies chimiques", a conclu Quoc Phuong Tran.
Sur le même thème :
>>> Les pays africains misent sur l'ARN messager pour sortir de la dépendance aux vaccins occidentaux
>>> Tigre de Tasmanie : pour la première fois, de l'ARN a été extrait d'un animal disparu
>>> Une nouvelle étude met en lumière les origines de la vie sur Terre
Des scientifiques australiens ont recréé la recette chimique originelle de la vie sur Terre - GEO
Read More
No comments:
Post a Comment