« Camping » : contrer l’hiver - Le Devoir

Après plusieurs péripéties et reports liés à la pandémie, le spectacle Camping de la compagnie Théâtre à Tempo sera finalement présenté à Montréal à partir du 13 décembre, à la Tohu. Après deux ans et demi de tournée en Europe, mais aussi à travers le Québec, les artistes sont prêts à présenter cette création familiale pour la toute dernière fois en version grand format. 

« Pour créer un spectacle, je m’inspire souvent d’un lieu où plusieurs communautés se côtoient, des gens qui ne viennent pas forcément du même univers. J’aime beaucoup mettre ce genre de situation en scène, ça amène facilement du clownesque », explique Geneviève Kérouac, cofondatrice de la compagnie et metteuse en scène du spectacle Camping. C’est en effet à travers son expérience personnelle qu’elle a puisé l’inspiration pour cette création, créée au cours de l’année 2018. « Je vivais tout près d’un camping, où des gens déposaient leur roulotte à l’année, souvent collée [sur l’autre]. Je me demandais “pourquoi se coller autant ?” Et voir des personnes de deux mondes faire en même temps la file aux toilettes, ça a un potentiel comique, s’amuse l’artiste de cirque. Je les ai observés et finalement, ces gens avaient des tonnes d’activités en commun. Le camping, c’est une façon de se retrouver, de passer des vacances et de réunir tous les âges. » 

Ainsi, comme à son habitude, Théâtre à Tempo joue beaucoup avec l’humour et le clown, un des fondements de la compagnie, fondée en 2008. « Lorsqu’on l’a créée avec Louis Laroche, Benoit Lemay et Olivier Forest, on avait envie de mettre plus de l’avant l’art clownesque, qui nous a beaucoup touchés, la musique, les percussions corporelles. On trippait vraiment sur ces éléments-là », se souvient M^me Kerouac. Ainsi, dans Camping, on retrouve tous ces éléments, mais pas seulement. Stacking (empilement de chaises), jonglerie, main à main, planche sautoir, sangles aériennes, danse et bien plus s’ajoutent à la multitude de disciplines présentes dans le spectacle. « J’aime justifier les appareils et les arts du cirque dans un scénario. Ici, les gens ne voient pas forcément une grande histoire avec des détails, mais plutôt des relations entre les personnes, et leurs actions de cirque sont motivées par les situations. C’est davantage du théâtre, du théâtre physique, que du cirque contemporain », décrit la directrice générale de la compagnie. En plus de quelques chansons enregistrées, Camping propose aussi des musiciens sur scène. D’ailleurs, la plupart des artistes font aussi de la musique pour le spectacle. « On est dans l’univers des années 1970 à peu près, il y a beaucoup de musique live, notamment lors d’un bon rigodon autour du feu », ajoute-t-elle. 

J’aime justifier les appareils et les arts du cirque dans un scénario. Ici, les gens ne voient pas forcément une grande histoire avec des détails, mais plutôt des relations entre les personnes, et leurs actions de cirque sont motivées par les situations. C’est davantage du théâtre, du théâtre physique, que du cirque contemporain.

Le rire, une des valeurs de la compagnie

Pour la Tohu, Théâtre à Tempo propose la version longue de Camping. En effet, il existe aussi une version plus courte, pour l’extérieur, souvent utilisée l’été par la troupe d’artistes. « Camping, dans les parcs est un spectacle plus petit, autoportant, qu’on fait dans les kiosques, dans les parcs et qu’on va continuer à tourner, affirme Geneviève Kérouac. Mais cette longue version, de plus d’une heure et demie, c’est pas mal sa fin de vie. » 

Le fait que la thématique soit estivale et que le spectacle soit diffusé au coeur de l’hiver montréalais n’effraie aucunement M^me Kerouac. Au contraire. « On l’a fait aussi à Québec en plein hiver, au Diamant, et je pense que ça rend les gens de bonne humeur. Ça a super bien fonctionné, ça fait du bien, d’autant plus qu’on a un couple de clins d’oeil au temps des Fêtes », lance-t-elle. 

En plus des disciplines de cirque, la compagnie mise beaucoup sur le rire dans la plupart de ses spectacles. Et celui-ci ne fait pas exception. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que oui, c’est un spectacle qui va faire rire les enfants, mais pas seulement ! C’est dans nos valeurs que tout le monde trouve ça drôle. On ne veut pas que les adultes soient seulement là pour accompagner les plus jeunes. Faut que les parents rient, mais aussi un p’tit loup de 5 ans et les grands-parents. On veut que tout le monde rie, mais rie vraiment ! C’est pas juste des gags. Chaque génération s’amuse à des moments différents, c’est tout ! », conclut M^me Kerouac.

Camping

De Théâtre à Tempo. À la Tohu, du 13 au 31 décembre.

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