Lors d’une randonnée à vélo sur un chemin menant au Vermont, un Montréalais s’est laissé charmer par un ancien garage construit dans les années 1970. Le bâtiment au milieu d’un paysage bucolique lui a donné l’envie d’explorer un nouveau champ des possibles avec la complicité des architectes de L’Abri.
Dans ses jeunes années, Simon Desmarais a étudié l’océanographie, mais c’est dans un environnement urbain qu’il a fini par s’enraciner pour ses activités d’entrepreneur. Ses trois enfants devenus adultes, le Montréalais a choisi de donner une nouvelle direction à sa vie en rénovant une maison du village de Frelighsburg, dans les Cantons-de-l’Est, où il aimait venir faire du vélo les fins de semaine.
« Déménager, c’est se relancer. Ici, tout était possible. Il y avait un nouvel horizon pour réfléchir, un rythme plus lent, de la quiétude… », confie-t-il. En 2020, un heureux hasard a mis sur son chemin un ancien garage en vente, qu’il s’est donné pour mission de moderniser dans le respect du patrimoine architectural des alentours et de la planète.
Il s’est tourné vers l’équipe de L’Abri, dont il aimait le souci d’aller à l’essentiel, pour l’épauler dans cette tâche. Grâce à l’intervention du bureau d’architecture, la Maison Melba s’intègre aujourd’hui harmonieusement au paysage de ce village de campagne, tout en offrant un confort et un décor conçus pour traverser le temps en beauté.
« Pour qu’une maison perdure, il faut que son esthétique soit belle et intemporelle », rappelle Nicolas Lapierre, fondateur de L’Abri. Le revêtement bleu du garage a ainsi cédé la place à un nouveau manteau de pin Kebony dont la teinte brune évoluera vers le gris sous la caresse des éléments. Au cours de ces gros travaux, seule la charpente de bois, qui donne sa forme de grange à la maison, a été préservée au bénéfice d’une structure à double ossature. Ces travaux associés à d’autres attentions ont permis de transformer l’ancienne bâtisse en maison passive dont la certification LEED Platine est attendue incessamment.
Chemin intérieur
Tout au long de la conception, un certain flou a été volontairement conservé pour laisser la voie libre aux futures envies de Simon.
Résultat : les quelque 5000 pi2 comptent très peu de cloisons pour autoriser une infinité d’usages de l’espace.
On ne trouve d’ailleurs aucune porte dans l’habitation au rez-de-chaussée. Seul un grand passage vitré sépare la maison d’un atelier aux dimensions généreuses, où le maître des lieux a aménagé un laboratoire culinaire. Pavé de pierres naturelles et garni de plantes vertes, il permet de se rendre d’un côté à l’autre du bâtiment dans un environnement serein.
« Ce sont les meubles qui structurent l’intérieur, le font respirer », pointe Pia Hocheneder, architecte responsable du projet. Un côté de la bibliothèque dans l’espace résidentiel au rez-de-chaussée sert donc à ranger des livres et de petits objets décoratifs, alors que l’autre permet de garder des vêtements à portée de main tout en encadrant un coin réservé à la détente et en guidant la circulation.
Plutôt que des fonctions, ce sont des moments qui sont suggérés dans ces aires ouvertes rythmées d’îlots souvent mobiles. Il en ressort une unité réconfortante.
Où que l’on aille, tous ces espaces définis avec le mobilier sont dans notre champ de vision. On peut les deviner, les aborder, mais aussi vivre différents moments seuls, tout en restant ensemble.
Simon Desmarais, propriétaire de la Maison Melba
Naturelle douceur
Un chêne blanc a été choisi pour les meubles, parmi lesquels on reconnaît des modèles des marques québécoises Kastella et Vaste. Posés sur un plancher en pin Douglas et face à des murs enduits de chaux, ils contribuent à la douceur de la maison pour laquelle seules des teintes naturelles ont été retenues. « Nous avons voulu créer une ambiance calme à l’intérieur pour que rien ne détourne l’attention du paysage », relève Pia Hocheneder.
Ce cadre de vie ouvert sur la nature a un effet apaisant sur Simon, mais aussi sur ses hôtes. « Quand les gens arrivent ici, leur stress s’envole. C’est comme un grand reset », rapporte l’heureux propriétaire, qui compte profiter de l’hiver pour réfléchir tranquillement à de nouveaux projets culinaires rassembleurs.
La Maison Melba | Le champ des possibles - La Presse
Read More
No comments:
Post a Comment