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Friday, January 5, 2024

Le Mac fête 40 ans de révolution numérique - Le Devoir

Le Mac a 40 ans. Pourtant, le 24 janvier 1984 n’a pas eu dans le monde informatique l’effet d’un séisme comparable à celui de l’iPhone, également dévoilé par Steve Jobs, 23 ans plus tard, soit le 9 janvier 2007. Mais Apple avait quand même largué toute une bombe.

« Nous misons sur notre vision et nous préférons faire ça plutôt que d’imiter les autres produits sur le marché », avait déclaré à l’époque Jobs, le grand patron d’Apple. « Laissons les autres compagnies faire ça. »

Cette déclaration n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Pas tout à fait deux ans plus tard, en novembre 1985, Microsoft, dirigé par un Bill Gates à qui Jobs avait présenté le Mac dans l’année ayant précédé sa mise en marché, lançait la première version du système d’exploitation Windows.

Windows, comme son nom l’indique, présentait les logiciels à l’écran des PC sous forme de fenêtres qui s’empilaient les unes sur les autres. C’était une couche graphique ajoutée à MS-DOS, le système informatique qui a lancé Microsoft, et qui ne fonctionnait qu’à partir de textes tapés au clavier. Windows avait besoin d’une souris pour fonctionner.

Tout ça, c’est d’abord au Mac que l’industrie informatique le doit. Le Macintosh a émergé comme une force disruptive grâce à sa propre interface graphique et à sa propre souris. Apple a rendu l’ordinateur personnel plus accessible et intuitif. En théorie, du moins. Le premier Macintosh n’était pas particulièrement abordable. Son interface souffrait de nombreuses limites. Ses logiciels étaient peu nombreux et truffés de bogues. Son moniteur était minuscule et monochrome.

Mais il tenait en un seul appareil tout-en-un et pouvait s’installer rapidement sur un bureau. Même si c’était de façon un peu maladroite, le Mac incarnait déjà à l’époque la maxime fréquemment remise en avant par Apple : « It just works. » Voulant dire : ça fonctionne, c’est tout. 

Cette rivalité et l’émulation entre Apple et Microsoft ont alimenté des décennies d’innovations, façonnant le marché des PC tel que nous le connaissons aujourd’hui. Elle a été bénéfique à l’un comme à l’autre. Surtout à l’autre, en fait, à tel point qu’en 1997, alors qu’Apple flirtait avec la faillite, Microsoft a décidé d’investir 150 millions dans son rival de Cupertino. Cela mettait du même coup fin à une bataille juridique qui aurait pu mal finir pour l’empire de Bill Gates.

Des héros de l’ombre

Le Mac, donc, fut un bond en avant qui a poussé toute l’industrie, y compris Microsoft, à adopter et à développer des interfaces graphiques et à adopter la souris comme un périphérique informatique essentiel. Dans tout ça, l’Histoire retient le rôle pivot de Steve Jobs, cofondateur, puis p.-d.g. d’Apple.

Dans les faits, sa principale contribution aura été d’insister sur l’utilisation d’une souris, et, encore là, d’une souris à un bouton seulement. Le Macintosh aura été l’oeuvre d’ingénieurs dirigés par Jef Raskin, qui a développé le logiciel Mac OS, et de Steve Wozniak, alias Woz, qui a dessiné les premiers ordinateurs personnels d’Apple. Comme pour les deux côtés d’une même pièce, on dit souvent que Woz était l’innovateur alors que Jobs était le marketeur.

La souris du Mac, de son côté, aura été la version la plus simple d’une interface homme-machine qui turlupinait depuis les années 1960 des chercheurs informatiques de l’Université Stanford, en Californie. Quelqu’un d’autre que Steve Jobs — par exemple le véritable inventeur de la souris, l’ingénieur Douglas Engelbart — aurait peut-être opté pour une souris à cinq boutons, un par doigt, avec des extensions pour les pieds, à la manière d’un orgue.

Mais pas Jobs. Il croyait sans doute qu’un périphérique le plus dépouillé possible attirerait un public plus grand. L’histoire lui a donné raison. Encore aujourd’hui, cet entêtement à imposer à ses clients une façon simple et unique d’interagir avec ses appareils est ce qui distingue Apple de ses rivaux. C’est aussi ce qui fait le plus rager ses détracteurs.

Pensez différent

L’autre clé du succès du Mac, c’est le marketing. Mis en ondes lors du Super Bowl XVIII, le clip publicitaire qui a fait connaître le Macintosh à des millions de consommateurs américains est aujourd’hui visionné dans tout bon cours de marketing 101. 

Réalisé par sir Ridley Scott, le clip, intitulé 1984, s’inspire du roman du même nom de George Orwell. Il présente un monde dystopique où un grand frère (IBM, déguisé en Big Brother) domine la société. L’héroïne, brandissant un marteau, court vers un écran géant et le fracasse, symbolisant la mission d’Apple de sauver l’humanité d’une future domination par la technologie monotone et oppressive. 

À une époque où la publicité informatique était monotone et truffée de termes techniques, 1984 brisait le moule. Le Macintosh était lancé. Apple a pu surfer sur la vague de popularité de son Mac pendant plus d’une décennie, mais n’a presque pas survécu au départ de Jobs, survenu en 1985.

En fait, il aura fallu le retour de Steve Jobs chez Apple en 1997 pour voir le Mac renaître. Un an plus tard, Apple introduisait l’iMac, qui revitalisait la marque grâce à un design tout-en-un différent et, surtout, à des couleurs vives. « Ça marche, c’est tout » devenait « Pensez différent » (« Think different »), erreur de syntaxe comprise. Nouveau succès pour Jobs, qui s’est établi alors comme un dirigeant sans compromis et maniaque des détails jusqu’à l’obsession, une réputation renforcée trois ans plus tard lors du lancement de l’iPod, l’ancêtre musical de l’iPhone et de l’émergence de la mobilité. L’iPhone allait ensuite convaincre Google d’acheter un petit système mobile open source appelé Android pour créer sa propre plateforme mobile.

L’iPod, un baladeur numérique à écran monochrome de 2 pouces de diagonale et dont la principale qualité était de pouvoir contenir l’équivalent de 1000 fichiers musicaux MP3, a connu un énorme succès principalement grâce à une recette similaire à celle du premier Mac : sa molette tactile de défilement ajoutait une interface innovatrice à un type d’appareil qui existait déjà, mais qui était un peu plus compliqué que ce que recherchait le grand public.

À l’époque, se balader avec 1000 chansons dans sa poche était toute une révolution. Une révolution numérique, doit-on le préciser, la première d’une longue série. Une série, en fait, dont on ignore comment elle se serait produite si le Mac n’avait pas vu le jour il y a 40 ans.

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