15 janvier 2024
Danse
©Photo gracieuseté - Hugo B Lefort - L'Action d'Autray
Le chorégraphe Jacques Poulin-Denis.
Le chorégraphe Jacques Poulin-Denis était récemment de passage dans la région afin de rencontrer le public et de discuter du spectacle ON/OFF qui sera présenté le 23 janvier, à 20 h, au Centre culturel Desjardins.
ON/OFF est une œuvre chorégraphique, de la compagnie interdisciplinaire Grand poney, qui s’adresse aux adolescents et aux adultes. Elle met en scène cinq danseurs en action sur un dispositif étonnant, un tapis de course.
« Tout le spectacle s’active autour des métaphores engendrées par l’appareil au sujet des aspects de la vie ». Les danseurs sont obligés d’être constamment en mouvement, il s’agit réellement d’une dynamique de duo entre l’appareil et le danseur.
Ce n’est pas la première fois que le chorégraphe explore les métaphores issues du tapis roulant. « Ça a commencé avec un flash, comme souvent, je l’ai vu dans mon imaginaire. Au départ, il s’agissait d’un projet musical à propos du genre de voyage qu’on peut faire en changeant d’environnement sonore. Je ne soupçonnais pas tout le potentiel et le vocabulaire qu’il pouvait y avoir autour du tapis roulant. »
Le chorégraphe explique que la symbolique et la poésie de la machine sont fortes : « La course contre le temps, la vie qui nous prend sur son dos, la vitesse, la pression de toujours être plus efficace… Les danseurs sont tantôt à la merci, tantôt en maitrise de cette machine intrigante, imprévisible et mobilisatrice. La courroie qui s’empresse impitoyablement devient une métaphore du passage de l’enfance à l’âge adulte, de la voie que chacun parcourt et plus largement de la vie qu’il faut apprendre à dompter. »
L’appareil est aussi contrôlé par un ordinateur, faisant référence à la technologie et à son emprise sur nous. « Il faut continuer d’avancer pour ne pas perdre le contrôle. Le principe de base semble simple, soit le fait d’être propulsé vers l’avant, mais le potentiel de l’appareil est infini. »
L’œuvre invite chaque spectateur à développer sa propre lecture individuelle du spectacle, mais ce dernier comporte aussi des thématiques universelles. « On voulait s’adresser d’emblée aux adolescents, mais nous sommes tous touchés par les questions du destin et des croisées de chemins qui se présentent tout au long de la vie. »
Le fait d’être en mouvement sur un tapis roulant tout au long de l’œuvre est certainement exigeant pour les artistes. « C’est très difficile pour les chevilles et il y a aussi le fait d’être nombreux dans un petit espace et tout le défi de la cohabitation. C’est beau de voir les danseurs s’approprier la machine. »
Ce spectacle est le premier de la compagnie à visiter autant de salles de spectacles de la province. « Il a pris la route cet automne et nous allons visiter une vingtaine de villes, c’est le projet qui tourne le plus et il a un bel avenir. Ça permet d’aller dans des régions du Québec où la danse est moins présente. »
Depuis 2017, Jacques Poulin-Denis a exploré la symbolique du tapis roulant au sein de plusieurs projets chorégraphiques. Il confie qu’il a hâte de replonger dans d’autres choses, des créations sans machines, mais qu’il nourrit aussi d’autres idées avec l’appareil, dont le fait de monter un cabaret. « J’aimerais l’ouvrir à d’autres collègues. »
©Photo gracieuseté - L'Action d'Autray
Les danseurs sont obligés d’être constamment en mouvement.
Une œuvre de danse moderne aux métaphores existentielles - L'Action d'Autray
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