La mission américaine privée Peregrine a connu un échec retentissant en janvier. Puis la mission japonaise SLIM a aluni à l’envers. Mais les responsables d’une autre mission lunaire privée, Nova-C, ont bon espoir que le lancement prévu dans trois semaines sera couronné de succès.
« Les deux missions de janvier montrent à quel point il est difficile d’aller sur la Lune », a expliqué en conférence de presse mercredi Trent Martin, vice-président d’Intuitive Machines, firme texane qui a construit Nova-C. « Nous tirons des leçons de ces deux missions. »
Des technologies de la firme ontarienne Canadensys se trouvent à bord de Nova-C, qui sera lancé soit entre le 20 et le 22 février, soit en mars. Il s’agit notamment d’un système d’imagerie qui alimentera un observatoire astronomique lunaire. Une technologie de Canadensys était aussi à bord de la sonde japonaise privée Hakuto, qui s’est écrasée sur la Lune en avril dernier.
Nova-C utilise un système de propulsion inédit au méthane, qui nécessite des températures particulièrement basses. Il s’agit d’une technologie développée par la NASA en 2010 dans le cadre d’un projet appelé Morpheus. L’avantage du méthane est qu’il pourrait être fabriqué sur la Lune à partir de glace. Nova-C doit alunir près du pôle Sud, où la concentration de glace est plus importante.
Instruments
La mission a une demi-douzaine d’instruments. Outre l’observatoire, des instruments essentiels pour l’avenir de l’exploration lunaire seront en action. Il y a notamment un instrument de navigation pour éventuellement coordonner les mouvements des nombreuses sondes qui se rendront sur la Lune dans la prochaine décennie, une jauge de carburant fonctionnant aussi en apesanteur et un robot minier pour tester l’extraction de la glace.
Un autre instrument, ROLSES, sera plus scientifique : il mesurera les particules émises par la poussière lunaire quand elle est frappée par la lumière du Soleil et par les aurores boréales de Jupiter et du Soleil. Cela est essentiel pour mieux comprendre la météo lunaire.
Séismes
Durant la conférence de presse, le risque de microséismes fréquents près du pôle Sud, révélé à la fin de janvier par une étude américaine dans le Planetary Science Journal, a été évoqué. « Est-ce un risque pour Nova-C ? », a demandé un journaliste ? « L’alunissage est prévu au centre d’une plaine très plate, alors il ne devrait pas y avoir de problème », a répondu Debra Needham, scientifique de la NASA qui travaille sur la mission Nova-C.
Ces séismes plus fréquents sont liés au fait que la Lune rapetisse. L’étude du Planetary Science Journal est une réanalyse d’un séisme lunaire enregistré par une mission Apollo dans les années 1970. Ces microséismes pourraient générer des glissements de terrain.
Intuitive Machines prévoit deux autres missions lunaires en 2024.
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- Nombre d’alunissages de missions
Source : NASA -
Une autre mission lunaire privée lancée dans les prochaines semaines - La Presse
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