La zone du crépuscule
Entre 200 et 1000 m de profondeur, très peu de lumière pénètre dans les océans. Mais depuis peu, des biologistes y ont découvert une activité inattendue. Le Mesobot de l’Institut océanographique de Woods Hole (WHOI), au Massachusetts, et de l’Aquarium de Monterrey, en Californie, traque les méduses et les larves qui migrent vers le bas le jour et vers le haut la nuit, en restant pratiquement immobile pour éviter de déranger ces animaux fragiles, mais très importants pour la biochimie marine. Les chercheurs américains ont présenté les premiers résultats du Mesobot à la mi-juin dans la revue Science Robotics.
Les microbes et le climat
Pendant 14 heures, le drone Clio descend et monte dans les profondeurs de l’océan, prenant régulièrement des échantillons d’eau. Aussi conçu par les ingénieurs de Woods Hole, Clio peut plonger jusqu’à 6000 m, alors que les drones sous-marins actuels ont des plages de profondeur plus restreintes, certains devant rester près de la surface, d’autres fonctionnant à plus grande profondeur. Cela devrait permettre de mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur les microbes et la chimie des océans, écrivait un aréopage de chercheurs américains l’automne dernier dans la revue Science Robotics.
Écouter les homards
Des biologistes espagnols ont réussi à suivre des homards dans le fond de la mer en écoutant leurs cliquètements. Il s’agit d’une avancée majeure parce que les déplacements des habitants des fonds marins sont plus difficiles à observer que ceux des poissons, dont on peut suivre les bancs par sonar, et des espèces faisant parfois surface, à qui on peut attacher des bornes GPS. Le suivi des homards est important pour établir des zones interdites à la pêche, afin d’éviter la surpêche. Dans la revue Science Robotics l’automne dernier, les chercheurs de l’Université polytechnique de Catalogne ont testé plusieurs techniques d’écoute à bord de drones sous-marins, pour suivre 33 homards norvégiens qui avaient été libérés pour l’expérience.
L’explorateur des Mariannes
Des ingénieurs chinois ont mis au point un robot flexible muni d’une hélice, qui parvient à supporter les pressions des zones les plus profondes des océans. Le drone inventé par l’Université du Zhejiang a été testé à plus de 3000 m de profondeur dans la mer de Chine méridionale, où il s’est déplacé sans problème, et de manière immobile dans la fosse des Mariannes, à près de 11 000 m de profondeur. Le drone en silicone, inspiré du poisson-limace des Mariannes, pourrait permettre d’explorer plus rapidement et agilement les abysses, ont écrit les chercheurs chinois l’hiver dernier dans Nature.
Scooby-Doo sur les mers
Une entreprise de Colombie-Britannique, Open Ocean Robotics, a fait partie des trois finalistes d’un concours américain visant à surveiller la pêche illégale avec des drones de surface. Les drones Scooby et Daphne, dont les noms sont tirés de la série de bandes dessinées, devaient détecter les mouvements de navires et les identifier grâce à l’intelligence artificielle et aux bases de données maritimes. Le concours, qui a eu lieu à l’automne, a été décentralisé avec des essais en mer près du port d’attache des trois participants. Les résultats n’ont pas encore été annoncés, notamment parce que des avocats du service californien de la Faune essaient d’évaluer le type de preuve technologique qui pourrait être admise en cour.
Une armada de drones
Une entreprise britannique, Ocean Infinity, doit mettre en service d’ici la fin de l’année 15 drones de surface, la « flotte Armada », pour compléter sa flotte de drones sous-marins. Ocean Infinity mise sur la révolution robotique pour offrir des services de cartographie et de prospection sous-marine à bas coût. La recherche d’épaves, notamment celle de l’épave du vol malaisien MH370 disparu en 2014, est également au menu.
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