Trois tyrans pour un trône : le plus impitoyable des dinosaures, le tyrannosaure, n’aurait pas sévi sous une seule apparence, le célèbre T. Rex, mais sous trois formes différentes. Dans une étude publiée mardi dans la revue Evolutionary Biology, des paléontologues affirment que les spécimens connus de T. Rex doivent être reclassés en trois groupes ou espèces distinctes. Ils proposent ainsi d’agrandir la famille des tyrannosaures avec, aux côtés du roi (T. Rex), la reine (T. Regina) et l’empereur (T. Imperator) !
Cette nouvelle analyse des restes squelettiques de 37 tyrannosaures, tous découverts en Amérique du Nord, révèle des différences physiques dans les os et les dents suffisantes, selon les chercheurs, pour justifier cette nouvelle classification. Le paléontologue indépendant américain Gregory Paul et ses collègues ont notamment comparé, dans 24 des spécimens, la robustesse du fémur, une mesure calculée à partir de la longueur et de la circonférence de l’os. Les chercheurs ont également mesuré le diamètre de la base des dents et les espacements dans les gencives.
Selon les auteurs de l’article, le Tyrannosaurus regina se serait caractérisé par un fémur plus gracile que le Tyrannosaurus imperator. Ils ne possédaient pas le même nombre d’incisives : une pour le premier, deux pour le second. A mi-chemin entre ces deux nouvelles espèces, le Tyrannosaurus rex aurait eu un fémur robuste tout en n’ayant qu’une seule incisive.
Scepticisme
Les différences observées ne seraient pas liées à l’âge ou au sexe. Les auteurs ont découvert qu’il y avait deux fois plus de fémurs robustes que de fémurs graciles parmi les spécimens étudiés. Une différence causée par le sexe aurait probablement entraîné une division plus uniforme, expliquent-ils : un nombre équivalent d’os attribuables à des mâles et à des femelles. De plus, on a trouvé chez des spécimens juvéniles des fémurs plus solides que chez des adultes.
Les chercheurs appuient leur démonstration sur la localisation des découvertes de fossiles : dans les couches de sédiments anciens, les squelettes retrouvés ne présentaient que des fémurs robustes, contrairement aux os identifiés dans les sédiments plus récents. Cette donnée suggère qu’en évoluant, le tyrannosaure aurait progressivement arboré des jambes un peu moins costaudes.
D’autres paléontologues ont fait savoir dans la presse qu’ils étaient sceptiques quant à cette nouvelle classification. « Pour moi, cette variation est très mineure et n’indique pas une séparation biologique significative d’espèces distinctes qui peut être définie sur la base de différences claires, explicites et cohérentes », a par exemple déclaré Steve Brusatte, chercheur à l’Université d’Edimbourg (Royaume-Uni), au journal britannique The Guardian. Mais pour Gregory Paul, des espèces ont été « nommées avec moins de données ».
Le T. Rex cacherait deux autres espèces de tyrannosaures - Le Parisien
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