Avant de se lancer dans ce scénario, sachez qu’il est pratiquement impossible qu'on ne le vive. La première raison est que la Lune devrait s’éloigner de la Terre jusqu’à ce qu’elle atteigne le maximum de son orbite, un événement prévu dans environ 50 milliards d’années. À ce moment, notre satellite commencerait un voyage de retour vers la Terre qui prendrait environ 100 milliards d’années supplémentaires. Donc, pour qu’on soit témoin d’une Lune en route vers notre planète, il faudrait qu’une gigantesque force quelconque parvienne à modifier suffisamment l'orbite du satellite. Disons que cela survient de notre vivant et que la Lune amorce un voyage vers la Terre qui prendrait une année ou deux, que verrions-nous? (Cela peut également être vu comme le scénario qui surviendrait dans 150 milliards d'années, c'est à votre discrétion)
Les premiers kilomètres
Comme notre satellite n’est pas propulsé directement vers nous, donc qu'il continue d'orbiter autour de la Terre, les premiers milliers de kilomètres qu’il parcourt ont très peu d’effets observables. Cependant, lorsqu’il se trouve à environ 200 000 km de distance, les résidents des villes côtières commencent à en vivre les conséquences. En effet, les marées atteignent maintenant quatre mètres de hauteur. C’est d’ailleurs l’effet le plus intense des premiers mois : les marées de plus en plus imposantes. Au fil du temps, les villes côtières sont submergées de façon plus importante, avant de voir les eaux se retirer, puis revenir… et ce, chaque jour, pendant des mois. La migration vers l’intérieur des terres a bel et bien commencé.
Des communications de plus en plus difficiles
À ce moment-là, personne ne peut ignorer le fait que la Lune fonce sur nous tranquillement, mais sûrement. D’ici à ce qu’elle soit à seulement 130 000 km de distance, plusieurs catastrophes vont survenir. Une fois que les marées atteignent 10 mètres, les denrées se font rares puisque les livraisons par bateau sont de plus en plus ardues, voire impossibles. De plus, une grande superficie de terres cultivables est inondée quotidiennement. Tout devient extrêmement difficile, d’autant plus que les communications se détériorent graduellement. Premièrement, les marées ont détruit plusieurs infrastructures de télécommunication. Deuxièmement, à un certain point, la Lune est si près des satellites qu’elle interfère avec leur orbite, brouillant tout signal sur Terre et les expulsant de l'orbite terrestre.
Espérons qu’à ce point, les individus aient trouvé refuge en lieu sûr, comme des bunkers, ou même en extrême altitude, afin d’éviter les aléas de la Terre. Pour survivre, ils ne peuvent compter que sur ce qu’ils ont entreposé avec eux dans leur abri. Même l’eau autrefois potable ne l’est plus, contaminée par les débris, mais aussi par l’eau salée des océans. À ce moment du scénario, la Lune n’est plus qu’à 100 000 km de la Terre et les marées atteignent 30 mètres de hauteur, l’équivalent d’un édifice de 9 étages.
Serait-ce le début de la fin?
Au fil des semaines, ces vagues continuent de grossir pour atteindre 100 mètres et sonner ce qui serait le début de la fin pour l’humanité. À ce moment, la destruction sur Terre est presque complète. Les dernières infrastructures sur lesquelles les survivants peuvent compter sont anéanties et tranquillement, les marées atteignent leur apogée. C’est dorénavant la croûte terrestre qui subit les effets de la force gravitationnelle de la Lune. En effet, de gigantesques tremblements de terre surviennent continuellement autour du globe. Le mouvement de massives quantités d’eau augmente l’intensité des séismes. En compressant ainsi le corps de notre planète, cela crée en plus des éruptions volcaniques intenses, notamment dans le fameux parc national de Yellowstone. Tous les gaz et cendres relâchés en altitude commencent tranquillement à empêcher les rayons du soleil de pénétrer l’atmosphère. Ce serait le début de la fin pour notre planète.
La Lune étant à environ 75 000 km de la Terre, elle paraît beaucoup plus massive et parvient maintenant à illuminer le ciel nocturne presque à la même puissance que le Soleil. Elle continue donc à s’approcher jusqu’à effectuer un tour complet de la Terre en 24 heures. À ce point, la Lune n’est visible que d’un seul côté de la planète. Fait fascinant : les marées sont maintenant figées. Un côté de la Terre est complètement submergé alors que de l’autre, c’est le désert total.
Le clou du spectacle!
Une fois à 40 000 km de la Terre, la Lune commence à se déformer pour prendre la forme d’un œuf. En effet, la gravité de la Lune étant six fois plus faible que celle de notre planète, la force de la Terre l’emporte et modifie l’allure du satellite qui commence à être pris de séismes. Pendant ce temps, sur Terre, c’est un scénario apocalyptique. Si des survivants sont toujours présents dans les bunkers, ceux qui ont trouvé refuge en altitude n’y peuvent rien contre les constantes éruptions volcaniques, les interminables séismes, les pluies acides mortelles, le refroidissement planétaire irréversible… bref, la vie exposée à tous ces aléas doit déclarer forfait. Toutefois, tout ceci n’est qu’à l’image d’un excellent film d’action : les scènes les plus intenses surviennent vers la fin, juste avant un dénouement heureux.
Effectivement, lorsque la Lune est à 10 000 km de nous, elle atteint ce qu’on appelle « la limite de Roche ». À cet endroit, la force exercée par la Terre sur le satellite est trop importante pour qu'il puisse conserver sa cohésion interne. C’est alors que la Lune éclate en mille morceaux. Ces derniers sont alors emportés par la motion de l’orbite de la défunte Lune et créent de magnifiques anneaux, comme celles de Saturne.
Une Terre dotée d’anneaux
The Day the Earth Smiled (2013), NASA (JPL). Photographie de Saturne.
C’est ce que verront les survivants lorsqu’ils mettront les pieds hors de leur abri plusieurs années plus tard, le temps que les eaux reprennent leur place habituelle et que les conséquences des éruptions volcaniques et des séismes se soient résorbées. Il faudra également attendre que les anneaux aient perdu une certaine quantité de ses fragments. En effet, ceux-ci risquent de chuter sur Terre et créer des étoiles filantes en continuité. Par contre, s’ils sont trop nombreux, la friction pourrait être assez intense pour réchauffer l’atmosphère et les océans. Ou bien, au contraire, les anneaux seraient si imposants qu’ils bloqueraient la lumière du soleil et on assisterait à une ère glaciaire sans précédent. Bref, difficile de prédire exactement ce qui se déroulerait une fois les anneaux de la Terre bien installés. Dans tous les cas, si survivants il y a, le spectacle serait magnifique.
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