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Friday, June 30, 2023

Du fin fond de l'univers à la Terre le périple des astéroïdes - La Nouvelle Union

MONTRÉAL — En raison des fragments de météorites qui s’y déposent, la Terre s’alourdit quotidiennement de l’équivalent du poids de la Tour Eiffel, soit environ une dizaine de milliers de tonnes. 

La Journée internationale des astéroïdes, qui a lieu annuellement le 30 juin, marque «le plus gros impact de météorite connu dans l’histoire récente», survenu le 30 mars 1908 à Tougounska, en Russie, rappelle Guillaume Poulin, garde-parc technicien spécialisé en astronomie au Parc national du Mont-Mégantic. 

«L’astéroïde avait entre 50 et 60 mètres de diamètre; il a explosé dans l’atmosphère à quelques kilomètres de la surface, raconte-t-il. Il n’y a pas eu d’impact au sol ni de cratère, mais ça a été un événement assez dévastateur et des arbres ont été couchés jusqu’à 2000 kilomètres à la ronde.»

Plus récemment, un autre astéroïde, cette fois beaucoup plus petit, a connu le même sort le 15 février 2013, toujours en Russie. «Ça s’est produit dans une région habitée. L’onde de choc a fait voler en éclats les fenêtres des maisons et plusieurs milliers de personnes ont été blessées par des morceaux de verre», relate M. Poulin.

Si les probabilités qu’un astéroïde de grande taille percute la Terre de plein fouet sont infimes, elles ne sont tout de même pas inexistantes. 

La technologie permet toutefois de calculer la trajectoire de ces corps célestes rocheux.

Selon Loïc Quesnel, coordonnateur d’activités scientifiques au Planétarium de Montréal, l’arrivée imprévisible dans notre atmosphère d’un astéroïde susceptible de détruire la planète, comme on l’a vu dans certains films-catastrophe du début du millénaire, n’est donc pas si réaliste.

«Ça fait au moins une vingtaine d’années que le ciel est observé chaque nuit avec des photos automatisées qui suivent le mouvement des objets, relativise le communicateur. Avec ces observations et des calculs, on est en mesure de détecter plus précisément des astéroïdes qui pourraient croiser l’orbite de la Terre.

«Pour le moment, il n’y a pas véritablement d’enjeu, poursuit-il. Il n’y a pas de danger identifié pour les décennies et même les siècles à venir.»

Apprendre des astéroïdes

Les fragments d’astéroïdes sont riches en histoire et en apprentissages.

Le 24 septembre prochain, la sonde Osiris-Rex doit revenir sur Terre après un périple de sept ans dans l’espace. Elle rapportera avec elle un échantillon de l’astéroïde Bennu.

Puisque l’Agence spatiale canadienne est partie prenante à cette mission inédite, ayant notamment fourni des instruments à la sonde, une part de cet échantillon sera étudiée au pays.

«Les astéroïdes ont très peu changé depuis leur formation, qui date de la naissance du système solaire, indique M. Poulin. Ils en sont donc des vestiges, et quand on peut en étudier des échantillons, on en apprend beaucoup sur les conditions qui ont contribué à la formation de l’univers tel qu’on le connaît.»

Des caméras tournées vers le ciel

Les néophytes ont tendance à confondre un astéroïde, un météore et une météorite. Dans les faits, il s’agit du même objet dans différents états, explique M. Quesnel.

«L’astéroïde, c’est un gros rocher dans l’espace; la météore, c’est le phénomène lumineux qui se produit lorsque l’astéroïde pénètre l’atmosphère de la Terre; et la météorite, c’est le fragment du rocher qui a résisté à la désintégration et qui va se rendre sur Terre», illustre-t-il.

Récemment inauguré après plusieurs années de travail, le réseau DOME (pour Détection et Observation des MÉtéores) du Planétarium de Montréal compte 11 caméras réparties au sud de la province à environ une centaine de kilomètres les unes des autres.

Leur objectif est de détecter des événements lumineux dans le ciel québécois. Ceux-ci seront ensuite analysés par un algorithme qui tentera d’en déterminer la nature. Bref, on documente désormais le déplacement des astéroïdes en temps réel dans le ciel.

«Avant, on se basait sur des témoignages de gens qui avaient vu un phénomène lumineux, relate M. Quesnel. C’était très difficile d’avoir l’heure juste sur ce qui se passait dans le ciel.»

Plusieurs dizaines de tonnes de matière tombent sur la terre à chaque jour, généralement sous forme de poussière puisque les astéroïdes et les météorites se désagrègent en grande partie lors de leur entrée dans l’atmosphère, qui se déroule à des milliers de kilomètres à l’heure.

Chaque année, environ une vingtaine de météorites finissent sur le territoire québécois. Comme le Québec est très riche en forêts et en lacs, il peut être difficile de retrouver la trace d’une météorite. Le projet DOME facilitera cette démarche.

«Ce qu’on cherche à faire, ce n’est pas de détecter de gros météores, mais plutôt la signature lumineuse d’un petit météorite qui vient frapper la terre», explique M. Quesnel.

«Si une caméra détecte un phénomène lumineux intense et que d’autres caméras l’enregistrent à leur tour, on peut essayer de calculer la trajectoire de l’astéroïde avant qu’il ne touche la Terre pour déterminer à quel endroit on pourrait retrouver la météorite», poursuit-il.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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