Une grande course aux champignons se déroule dans les trois provinces maritimes. Le Mycoblitz — auquel tous les citoyens, scientifiques ou non, peuvent participer — a pour but d’en découvrir davantage sur les champignons du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.
Le Mycoblitz est un projet à travers le continent nord-américain. C’est une version plus ciblée de ce qu’on appelle un bioblitz
.
Un bioblitz est un exercice où des participants explorent la nature pour compter et identifier toutes les espèces vivantes qu’ils sont capables de trouver dans une zone précise. L’activité se fait sur une courte période, généralement de 24 à 48 heures.
Cet été et cet automne, le bioblitz qui se déroule dans les Maritimes se concentre sur la mycologie, la science des champignons.
La frontière ultime
Selon Allison Walker, professeure de biologie à l’Université Acadia, en Nouvelle-Écosse, il pourrait y avoir jusqu’à 7000 espèces de champignons au Canada, dont 3000 dans les Maritimes.
Un clavaire fusiforme
Photo : Gracieuseté de Sean Haughian
Elle fait partie d’une équipe de chercheurs qui veut séquencer l’ADN d’un millier d’espèces de champignons dans les Maritimes.
Allison Walker qualifie les Fungi de frontière ultime de la biologie
.
On en connaît moins sur eux, en général
, dit-elle.
Il y a une grande diversité cryptique chez les Fungi. Des choses qu’on ne peut pas identifier à l’oeil nu ou au microscope
, explique Sean Haughian, curateur en botanique au Musée de la Nouvelle-Écosse, qui est une entité regroupant 28 musées dans la province.
Il faut donc faire le séquençage de l’ADN de certains de ces spécimens pour mieux comprendre l’ampleur de la diversité cryptique qui existe
, dit-il. Certains Fungi peuvent en effet avoir l’air d’appartenir à une seule et même espèce, mais avoir des ADN distincts.
Ce champignon est du genre Tapinella.
Photo : Gracieuseté d'Allison Walker
Il peut y avoir plusieurs espèces de champignons dans une même région sans qu’on le réalise, parce qu’elles sont différentes génétiquement
, précise la biologiste Allison Walker. Ils peuvent avoir des toxines, des propriétés et des rôles différents pour leur environnement. Leur ADN nous aide à confirmer ce qu’ils sont vraiment.
Découvrir un nouveau champignon est toujours excitant, dit-elle, et elle croit que l’événement Mycoblitz pourra mener à l’identification de nouvelles espèces dans les Maritimes.
Ces très petits champignons (à gauche) sont des exemples de laccaires.
Photo : Gracieuseté d'Allison Walker
Tout le monde est invité à participer au Mycoblitz. Rory Chongva, qui étudie en biologie à l’Université Mount Saint Vincent, à Halifax, souligne que ce genre d’activité rend la science plus accessible pour tout le monde.
Les scientifiques aussi bien que le commun des mortels s’impliquent dans ce qui est, fondamentalement, un projet scientifique
, dit-iel. C’est très emballant
.
Les gens intéressés à s’impliquer dans le prochain Mycoblitz, qui doit avoir lieu en octobre, sont invités à communiquer leur intérêt à la Société de mycologie de la Nouvelle-Écosse ou au Musée d’histoire naturelle de la Nouvelle-Écosse.
L’initiative se fait en partenariat avec le Musée du Nouveau-Brunswick, le Musée d’histoire naturelle de la Nouvelle-Écosse, et l’organisme à but non lucratif Nature PEI, autrefois connu sous le nom de Société d’histoire naturelle de l’Île-du-Prince-Édouard.
D’après le reportage de Rianna Lim, CBC
Des chercheurs invitent le public au Mycoblitz, pour trouver les champignons des Maritimes - Radio-Canada.ca
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