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Sunday, October 22, 2023

L'histoire de LINK pour mieux comprendre l'éthique de l'IA - Le Soleil

Afin de vulgariser les impacts possibles de l’IA, positifs comme négatifs, Gabrielle Joni Verreault a écrit une histoire mettant en vedette un sympathique robot que j’ai eu le bonheur d’illustrer. Le lancement du livre avait lieu jeudi dernier à Montréal.

Originaire de Drummondville, Gabrielle qui habite maintenant à Shawinigan est étudiante en deuxième année au doctorat en bioéthique à l’Université de Montréal. D’ailleurs, « L’histoire de LINK » est le produit de son mémoire de maîtrise particulièrement original. En effet, il est plutôt rare qu’une fiction littéraire émerge de ce champ d’études.

Après s’être intéressée un peu par hasard à ces questions éthiques sur la santé humaine en général et sur la vie des populations, elle s’est retrouvée à pousser davantage ses réflexions sur l’IA au contact de quelques œuvres d’art dont la chanson « In Repair » du groupe de rock torontois, Our Lady Peace. L’album concept basé sur le livre « Spiritual Machine » de Ray Kurzweil, avait interpellé la jeune femme.

« L’intelligence artificielle était un sujet qui me perturbait beaucoup, mais pas dans un sens négatif, plutôt comme un genre de fascination d’où est-ce que ça pouvait aller. Comme pour beaucoup de personnes, c’était l’intelligence artificielle générale (IAG) et le moment où la machine devient plus consciente et performante par elle-même qui venaient chercher mon intérêt » me confie Gabrielle.

Juxtaposée au domaine de la bioéthique, elle a tout de suite vu le lien entre les questions d’intelligence artificielle, l’écosystème du numérique et de notre relation avec ses outils. Convaincue qu’il y a de nombreux bienfaits à retirer de ses avancées technologiques pour aider à enrichir l’expérience en tant qu’humain, elle sait néanmoins que les dangers de dérapage sont bien réels.

« C’est un domaine où c’est difficile d’être contre comme c’est difficile d’être pour, parce que quand il fait du bien, il en fait beaucoup, puis quand il fait du mal, il en fait aussi beaucoup. »

En ce sens, on peut faire un certain rapprochement entre l’arrivée de l’IA dans nos vies et lorsque le nucléaire s’est pointé dans l’histoire de l’humanité. Comme présenté dans le film à succès « Oppenheimer », en jouant avec les atomes une catastrophe à l’échelle planétaire aurait très bien pu arriver. Les retombées de ce savoir ont été horribles lorsqu’utilisées pour l’armement, mais en même temps, tant d’autres domaines comme la médecine en a énormément bénéficié.

C’est le même principe avec ChatGPT. On peut l’utiliser comme un outil et à bon escient, comme on peut aussi s’en servir de façon frauduleuse et faire croire qu’on est l’auteur des textes produits par l’agent conversationnel.

« Il y a moyen de s’en servir intelligemment, c’est comme n’importe quoi. Quand Antidote est sorti il y a 20-25 ans, on pensait que les gens ne sauraient plus écrire alors que ç'a plutôt aidé à démocratiser l’écriture… alors comme pour l’IA, le nucléaire ou n’importe quelles petites technologies, la balle est dans notre camp, autant personnel que les régulations qu’on décide de mettre autour ».

Alors, comment encadrer l’intelligence artificielle et éviter de laisser le champ libre aux grosses entreprises qui ne perdront pas l’occasion de s’en approprier ? Pour l’instant, plusieurs initiatives tentent de formuler des principes de base à respecter pour ne pas s’égarer dans ce monde de possibilités. Des compagnies comme IBM et Microsoft ont rédigé elles-mêmes leur propre protocole, mais des universités de partout à travers le monde ont également réfléchi à un cadre qui se définit en quelques points.

C’est le cas de « La déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle » proposée par l’Université de Montréal. Gabrielle me précise que « La déclaration de Montréal » a été conçue démocratiquement, car les gens qui l’ont produite sont allés à la rencontre des citoyens de partout au Québec pour recueillir leurs inquiétudes.

« On a réussi à faire un travail de débroussaillage à savoir quelles étaient les valeurs auxquelles les gens tenaient le plus quand il est question d’intelligence artificielle. La déclaration de Montréal est intéressante puisqu’elle est taillée sur mesure sur ce que les gens ont envie pour leur propre futur. »

La déclaration en dix points est au centre de l’histoire imaginée par Gabrielle Joni Verreault et permet d’y voir un peu plus clair. En suivant LINK, ce petit robot qui apprend à gérer toute l’étendue que lui confère son intelligence artificielle, le lecteur découvre quels sont les principes de « La déclaration de Montréal » que LINK doit respecter pour évoluer en accord avec les valeurs humaines.

Le mémoire de maîtrise a d’abord été lu à Sherbrooke lors du 88e congrès de l’Acfas, le plus grand rassemblement scientifique multidisciplinaire de la francophonie, et l’accueil a été si favorable que Gabrielle s’est entourée d’une petite équipe chapeautée par L’OBVIA (Observatoire sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique) basé à l’Université Laval et par Inven_T (Soutien en innovation sociale et technosociale) de l’Université de Montréal pour réaliser le projet de publier l’histoire sous forme d’un livre.

Conseillée à partir de 12-13 ans, « L’histoire de LINK » s’adresse à tous ceux et celles qui souhaitent en apprendre plus sur l’éthique des outils numériques utilisant l’Intelligence artificielle. Il contient dix-huit illustrations non pas réalisées grâce à l’IA, mais bien avec mes prothèses myoélectriques qui relèvent tout de même des avancées en robotique.

Je me suis justement amusée à donner l’aspect de mes pinces au charmant LINK créé par la passionnante Gabrielle Joni Verreault.

***

Le livre « L’histoire de LINK » publié aux éditions Les presses de l’Est de l’Atelier 10 est en vente dès maintenant dans une librairie près de chez vous.

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